Agriculture : la nécessaire transmission du savoir-faire en Ariège
L'Ariège se bat pour garder ses éleveurs et agriculteurs. Les élus mettent en place plusieurs dispositifs pour assurer la relève, comme des stages d'immersion.
Depuis plusieurs mois, Dominique Déom, 57 ans, et Tanguy Dando, 20 ans, ne se quittent plus. Ensemble, ils prennent soin des vaches Salers, dans une exploitation biologique au cœur de l'Ariège. "Je le vois comme mon futur repreneur", confie Dominique Déom. Malgré quelques "avis divergents", Tanguy Dando assure de son côté qu'ils "arrivent toujours à trouver un terrain d'entente". Prendre la tête d'une telle exploitation dépasse la simple gestion du troupeau. La comptabilité fait également partie de l'apprentissage. "Quand on a 20 ans, ça fait peur, explique Dominique Déom. On parle en milliers d'euros, donc à un moment donné, il y a petit moment de recul, c'est logique. Parce qu'il n'a pas toute la finalité du système."
Un contrat pour se tester sans engagement
Pour préparer cette transmission, les deux hommes ont signé un CEFI, un contrat emploi formation installation. D'une durée de trois à 12 mois, il permet à un jeune agriculteur et à un cédant de se tester sans obligation d'engagement. Dominique et Tanguy ont d'ailleurs décidé de se laisser plus de temps. "Je sais que je vais le faire, mais je veux le faire au bon moment", confie le jeune éleveur. Dans un cas sur deux, le contrat aboutit à une transmission d'exploitation. Anthony Razou, 29 ans, a racheté plus tôt que prévu ses terres à un agriculteur, qu'il a côtoyé pendant un an. "Le feeling est passé, on s'est très bien entendu. (…) Rien qu'un regard, je comprenais [ce] qu'il fallait que je fasse", explique ce dernier.
L'agriculture attire de plus en plus de candidats en Ariège. Le centre de formation CFPPA d'Ariège-Comminges reçoit davantage de profils qui ne sont pas issus du monde agricole, parfois avec "déjà une première expérience professionnelle", qui "cherche une reconversion", indique David Gardelle, le directeur. Un engouement bienvenu, car y a urgence dans le département : la moitié des agriculteurs prendront leur retraite d'ici 10 ans.
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