Agriculture : une start-up française récupère l'urine humaine pour en faire de l'engrais
La start-up Toopi, basée en Gironde, collecte l'urine, la transforme en engrais chimique pour ensuite la vendre aux agriculteurs et fertiliser leurs exploitations de tomates, carottes, courgettes... franceinfo a rencontré son fondateur.
Michael Roes n'est ni biologiste, ni agriculteur. Avec son seul bac en poche, le cofondateur et directeur de Toopi Organics, basée à Loupiac-de-La-Réole (Gironde), découvre, il y a quelques années, les vertus de l'urine humaine : "On prend de l'urine, on la filtre, et on sort un litre de produit. C'est de l'urine, avec une bactérie d'altération à l'intérieur. Et donc elle permet de fertiliser les plantes." Un liquide riche en azote, en phosphore et en potassium. Des nutriments dont raffole la végétation. "Les produits sont utilisables sur absolument toutes les cultures", précise l'entrepreneur, qui s'est lancé dans l'aventure il y a trois ans. Il vient d'obtenir sa première autorisation de mise sur le marché. "Pour nous, cela change totalement le cours de l'Histoire."
"Un agriculteur, s'il a accès à une méthode de fertilisation moins chère que ce qui est fait actuellement, aussi efficace et qui, en plus, est plus verte... Il n'y a pas de sujet."
Michael Roes, directeur de Toopi Organicsà franceinfo
La matière première est, elle, collectée dans les urinoirs de festivals, sur les aires d'autoroutes, dans des parcs d'attraction ou les établissements scolaires. "En France, on produit 30 milliards de litres d'urine tous les ans, avec zéro virgule quelque chose de ce volume-là, on arrive déjà à saturer les surfaces agricoles avec des solutions microbiennes", décrit Michael Roes. Son objectif maintenant : séduire les agriculteurs qui consomment énormément d'engrais chimiques. "On a des capacités logistiques, pour dire que demain, on est effectivement capable de remplacer 100% des engrais."
Pour répondre à la demande, Toopi prévoit de développer en France une vingtaine d'usines de transformation d'urine. Cette autorisation de mise sur le marché vient s'ajouter à celle déjà en place en Italie et en Belgique. Utiliser de l'urine humaine dans les cultures ne date pas d'hier. C'était le cas il y a une centaine d'année dans le Bassin parisien, et même dans l'Antiquité romaine.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.