Anti-bassines à Sainte-Soline : "C'est bien parti pour durer", craignent des riverains
Plus d'un millier de gendarmes vont rester dans les Deux-Sèvres pour éviter l'implantation d'une ZAD contre la construction d'une réserve d'eau agricole à Saint-Soline. Le bras de fer entre militants écologistes et forces de l'ordre inquiète dans ce village de moins de 400 habitants.
Des voitures et des camping-cars ont déjà pris la route, les principaux chapiteaux ou encore la cantine vont être démontés ce lundi 31 octobre. Julien Le Guet, le porte-parole de "Bassine Non Merci", a fait le point hier en assemblée générale : "On va passer en mode campement plus ramassé, on va passer à un autre rythme. Il sera possible de dormir ici à minima jusqu'à mercredi."
L'action militante contre le projet d'une réserve d'eau agricole à Saint-Soline (Deux-Sèvres) prend racine, une Zone à Défendre (ZAD) pourrait s'y installer. De quoi changer le quotidien des riverains.
La suite des événements reste pour le moment flou. Julien Legay compte profiter au maximum du champ prêté aux anti-bassines par un agriculteur. "On a le terrain jusqu'au 19 mai, on a bien l'intention d'en faire usage. ZAD, pas ZAD ? Je sais que c'est la grosse question. On réserve la surprise à notre gouvernement", sourit le militant.
Canalisation découpée à la meuleuse
Gérald Darmanin a, lui, une petite idée. Le ministre de l'Intérieur ne veut surtout pas que la situation s'enlise. Il a évoqué une démolition possible des tours de guet construites sur le champ privé. De leur côté, des habitants du village de Sainte-Soline espèrent aussi le retour à la normale. Le week-end a été compliqué pour Pierre : "On subit un peu l'événement. On est un petit peu dans l'attente de ce qui va se passer. On ne sait pas comment la situation va évoluer et que derrière il y ait autant de violence c'est impressionnant."
Les manifestants détruisent à coup de pioches une partie de la canalisation qui va servir le réseau de pompage de la future bassine de Sainte-Soline. Action encore en cours. pic.twitter.com/TjP7DDraD0
— France Bleu Poitou (@Bleu_Poitou) October 30, 2022
Il se dit choqué par les images de la canalisation découpée hier à la meuleuse. Un tuyau dans un champ, censé alimenter la méga-bassine dans le futur. Stéphanie, elle, espère ne plus revoir les "Black Blocs", à quelques mètres de la maison de ses parents. "On entendait des bruits lointains et en fait, ils sont arrivés très, très vite. On s'imaginait même que la manifestation n'allait pas passer ici. Ils sont arrivés là, tous en noir, tous cagoulés. C'était vraiment très perturbant", se souvient l'habitante, qui espère que le mouvement ne va pas entacher l'image de la commune. "Sainte-Soline est un très beau village qui mérite d'être connu pour d'autres raisons, avec un bel étang, une église magnifique du XIIᵉ siècle. J'espère que la paix reviendra très vite."
Les anti-#bassines ont "désarmé" une canalisation à proximité de la bassine de Sainte-Soline "qui devait l'alimenter" pic.twitter.com/akQbnHcEUX
— Léa Guedj (@Lea_Gdj1) October 30, 2022
D'autres habitants craignent le retour des opposants dans les futures semaines. "C'est bien parti pour durer", souffle une dame anti-bassine, mais secouée par cette mobilisation très importante. Pour contenir le mouvement, plus d'un millier de gendarmes resteront sur place, a annoncé hier le ministre de l'Intérieur.
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