Manifestation anti-bassines : plus d'un millier de gendarmes vont rester à Sainte-Soline pour "qu'aucune ZAD ne s'installe", annonce Gérald Darmanin
Le ministre de l'Intérieur a accusé certains des manifestants réunis sur ce site des Deux-Sèvres, samedi et dimanche, d'actes d'"écoterrorisme".
Le face-à-face entre les opposants à un projet de bassines agricoles et les forces de l'ordre pourrait se poursuivre à Sainte-Soline (Deux-Sèvres). "Plus d'un millier de gendarmes resteront le temps que nous nous assurions qu'aucune ZAD [zone à défendre] ne se construise", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, dimanche 30 octobre, affirmant agir "à la demande du président de la République".
Il s'exprimait à l'issue de deux jours de manifestations qui ont donné lieu à des affrontements et des dégradations en marge du chantier d'une de ces retenues d'eau. Samedi, certains manifestants ont réussi à franchir des grilles protégeant le site, avant d'être repoussés. Dimanche, certains ont sectionné une canalisation. Ils affirment qu'elle doit servir à alimenter une future bassine, ce que le ministre de l'Intérieur a contesté dimanche, assurant qu'elle appartenait à un agriculteur.
Les actions de ces opposants "relèvent de l'écoterrorisme", a estimé Gérald Darmanin, ajoutant "qu'une quarantaine" de militants "fichés S" avaient été identifiés sur place.
Samedi, la préfecture avait affirmé que des projectiles, dont des cocktails Molotov, avaient visé les gendarmes, qui avaient lancé des grenades lacrymogènes. Selon le bilan de Gérald Darmanin samedi soir, 66 d'entre eux ont été blessés, dont 22 "sérieusement". "Certains sont encore hospitalisés", a-t-il dit dimanche soir. Les organisateurs de la manifestation recensaient, eux, une cinquantaine de participants blessés, dont cinq ont été hospitalisés. Plusieurs militants ainsi qu'une députée et un député européen d'Europe Ecologie-Les Verts ont "subi des coups lors des opérations de maintien de l'ordre", a dénoncé le parti dans un communiqué dimanche soir.
Des recours en cas de constructions sans autorisation sur place
Le rassemblement de Sainte-Soline avait été interdit en amont par la préfecture des Deux-Sèvres. "Il y a eu moins d'une dizaine d'interpellations", a précisé Gérald Darmanin dimanche, justifiant ce chiffre par la priorité donnée aux gendarmes de protéger le site.
Si le rassemblement d'opposants au projet de bassines devait prendre fin dimanche, des manifestants continuent d'occuper un terrain proche du chantier prêté par un agriculteur. Dimanche, ils ont entamé l'édification de tours de guet sur ce site, qui doit devenir "le point de départ de tout un tas d'actions de harcèlement qui vont être menées si les travaux venaient à continuer", a déclaré Julien Le Guet, porte-parole du collectif.
"L'Etat ne peut pas intervenir" sur un terrain privé et empêcher des opposants de s'y installer, a rappelé Gérald Darmanin dimanche. Mais il a assuré que l'Etat préparait des recours si ceux-ci poursuivent l'édification de constructions "manifestement totalement illégales", afin de "les faire détruire".
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