Corée du Sud : l'opposition réclame la démission du président Yoon Suk-yeol, qui a tenté d'instaurer la loi martiale finalement rejetée par le Parlement

Article rédigé par Luc Chagnon, Alice Galopin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Le président de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol, lors d'une allocution télévisée le 3 décembre 2024. (ANTHONY WALLACE / AFP)
Pour l'opposition, le conservateur Yoon Suk-yeol "ne peut éviter le chef d'accusation de trahison", après sa tentative d'imposer la loi martiale dans le pays.

Ce qu'il faut savoir

Quelles seront les retombées politiques de cette tentative avortée ? L'opposition réclame la démission  du président conservateur de la Corée du Sud, Yoon Suk-yeol, qui a instauré la loi martiale dans le pays pendant quelques heures avant que le Parlement ne vote contre, dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 décembre.

"Même si la loi martiale est levée, il est impossible d'éviter les accusations d'insurrection", a martelé dans un communiqué Park Chan-dae, un responsable du Parti démocrate, principal parti d'opposition dans le pays. Le président doit "démissionner", a insisté le responsable.

Le gouvernement lève finalement la loi martiale. Après le vote des députés contre la mesure et une allocution de Yoon Suk-yeol, le gouvernement a annoncé la levée de la loi martiale. Le dirigeant, qui affirme toujours avoir choisi d'imposer la loi martiale "pour sauver le pays des forces hostiles à l'Etat", annonce qu'il a "procédé au retrait des militaires qui avaient été déployés pour les opérations de loi martiale", dans une allocution retransmise par des médias locaux.

Le Parlement vote contre la loi martiale. L'opposition est majoritaire dans l'assemblée, mais le parti du président a également dénoncé la mesure. Ce vote contraint théoriquement le chef de l'Etat à lever ce régime d'exception.

Une décision qui cible l'opposition et les "forces communistes nord-coréennes". Dans une allocution télévisée surprise, mardi soir, Yoon Suk-yeol a expliqué avoir agi "pour protéger la Corée du Sud libérale des menaces posées par les forces communistes nord-coréennes et éliminer les éléments hostiles à l'Etat". Il a accusé l'opposition de vouloir "renverser le régime".

Le parti du président prend ses distances, l'opposition appelle à manifester. Le chef de l'opposition, Lee Jae-myung, qui a jugé la loi martiale "illégale", a exhorté les citoyens à se joindre à lui pour s'opposer à la loi martiale : "Venez à l'Assemblée nationale maintenant. Je m'y rends également." Des milliers de personnes ont afflué devant le siège du Parlement, à Séoul. De son côté, le chef du parti Pouvoir au peuple, dont est issu le président, a désapprouvé la loi martiale, selon l'agence Yonhap. Les députés de cette formation présents à l'Assemblée ont, comme l'opposition, voté contre la décision présidentielle.

Un contexte de fortes tensions autour du budget. Ce coup de théâtre intervient alors que le parti du président, Pouvoir au peuple, bataillait avec le Parti démocrate au Parlement sur le projet de budget pour 2025. Les députés de l'opposition avaient approuvé la semaine dernière, à travers une commission, un programme budgétaire considérablement réduit.

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    A minuit, voici un dernier point sur l'actualité de la journée :
    #POLITIQUE A la veille du vote sur les motions de censure déposées contre le gouvernement, Michel Barnier juge qu'un "réflexe de responsabilité" des députés est encore "possible". Retrouvez l'intégralité de l'interview du Premier ministre sur France 2.
    #POLITIQUE Alors qu'une partie de l'opposition appelle à une nouvelle élection présidentielle, Emmanuel Macron assure qu'il n'a jamais songé à quitter l'Elysée avant la fin de son mandat en 2027. Face à des journalistes, en marge d'un déplacement en Arabie saoudite, le chef de l'Etat a qualifié ce scénario de "politique-fiction".
    • #COREE_DU_SUD Quelques heures après avoir décrété la loi martiale, le président sud-coréen Yoon Suk-yeol est revenu sur sa décision. Le chef de l'Etat conservateur, engagé dans un bras de fer avec ses opposants du Parti démocrate, a affirmé avoir initialement pris cette mesure "pour sauver le pays des forces hostiles à l'Etat". Voici ce que l'on sait sur la situation dans le pays.
    #GREVE Les agents de la fonction publique se mobilisent jeudi à l'appel des syndicats. Des perturbations sont prévues dans les écoles, dans plusieurs services publics, ainsi que dans les airs. On fait le point dans cet article sur ce qui est attendu pour cette journée de mobilisation.
  • franceinfo
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    #COREE_DU_SUD Conformément à ce qu'a annoncé le président sud-coréen dans la soirée, le gouvernement a approuvé la levée de la loi martiale décrétée plus tôt dans la journée par le chef de l'Etat conservateur, relate l'agence de presse nationale Yonhap.
    franceinfo
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    Pour comprendre ce qu'il s'est passé au cours des dernières heures dans le pays, il faut rappeler que le parti du président, Pouvoir au peuple, est actuellement engagé dans un bras de fer avec ses opposants du Parti démocrate sur le projet de budget de l'année prochaine. Nous revenons en détail dans cet article sur la situation du pays.
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    Vladimir Tikhonov, professeur d'études coréennes à l'université d'Oslo, estime auprès de l'AFP que la proclamation de la loi martiale était pour Yoon Suk Yeol était une "tentative de retourner le cours de l'histoire".
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    "Le recours à la loi martiale ressemble presque à un geste de désespoir pour tenter de s'en sortir, tant sur le plan politique que sur celui de la politique générale, mais c'est vraiment mal joué sur les deux fronts", analyse pour sa part Alan Yu, ancien diplomate américain en Asie, interrogé par l'AFP.
  • franceinfo
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    #COREE_DU_SUD La loi martiale n'aura donc tenu que quelques heures en Corée du Sud. Le président conservateur, Yoon Suk-yeol, qui affirme toujours avoir choisi d'imposer la loi martiale "pour sauver le pays des forces hostiles à l'Etat", annonce désormais qu'il a fait "retirer les troupes déployées pour l'application" de cette mesure, et qu'il va "lever la loi martiale (...) à l'issue d'une réunion de [son] cabinet", dans une allocution retransmise par des médias locaux. Suivez notre direct.
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    #COREE_DU_SUD Le président sud-coréen annonce qu'il va lever la loi martiale, qu'il avait lui-même proclamée, après le rejet de cette décision par le Parlement.
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    #POLITIQUE A la veille du vote sur les motions de censure déposées contre le gouvernement, Michel Barnier est l'invité du "20 heures" de France 2. Suivez l'intervention du Premier ministre dans notre direct.
    #POLITIQUE Alors qu'une partie de l'opposition appelle à une nouvelle élection présidentielle, Emmanuel Macron assure qu'il n'a jamais songé à quitter l'Elysée avant la fin de son mandat en 2027. Face à des journalistes, en marge d'un déplacement en Arabie saoudite, le chef de l'Etat a qualifié ce scénario de "politique-fiction".
    • #COREE_DU_SUD Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a proclamé la loi martiale. Les députés ont voté un texte contre ce régime d'exception, mais l'armée a prévenu qu'elle ferait appliquer la loi jusqu'à ce qu'elle soit levée par le chef de l'Etat. Voici ce que l'on sait sur la situation dans le pays.
    #GREVE Les agents de la fonction publique se mobilisent jeudi à l'appel des syndicats. Des perturbations sont attendues dans les écoles, dans plusieurs services publics, ainsi que dans les airs. On fait le point dans cet article sur ce qui est attendu pour cette journée de mobilisation.
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #COREE_DU_SUD L'ONU affirme, à l'instant, qu'elle suit "de près" et "avec inquiétude" la situation en Corée du Sud. De leurs côtés, les Etats-Unis assurent ne pas avoir été informés à l'avance de la proclamation de la loi martiale par le président sud-coréen, tandis que la Russie juge la situation "alarmante".
    franceinfo
    Il y a 0 sec
    A Séoul, où il est 3 heures du matin, de nombreux manifestants sont toujours rassemblés devant le siège de l'Assemblée nationale, à l'appel de l'opposition, pour contester la loi martiale.
    (ANTHONY WALLACE / AFP)
  • choupiiiiiiiiiiiii
    Il y a 0 sec
    #COREE_DU_SUD J'aimerais savoir ce qu'il se passe en Corée du Sud ?
    Alice Galopin
    franceinfo Il y a 0 sec
    Bonsoir @choupiiiiiiiiiiiii, la situation est assez confuse. Pour résumer, le président sud-coréen a proclamé la loi martiale dans son pays. Moins de trois heures après son annonce, les députés ont voté pour lever cette décision, contraignant théoriquement le chef de l'Etat à le faire. Toutefois, l'armée a prévenu qu'elle ferait appliquer la loi martiale jusqu'à ce qu'elle soit levée par le président, qui n'a pas réagi pour l'instant. On vous détaille tout ce que l'on sait dans cet article.
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #COREE_DU_SUD La loi martiale décrétée par le président sud-coréen Yoon Suk-yeol a été contestée jusque dans son propre camp. Parmi les 190 députés qui ont voté contre cette loi (soit l'intégralité des élus présents), 18 d'entre eux sont issus de son parti, rapporte l'agence de presse Yonhap.
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #COREE_DU_SUD De plus en plus de manifestants sont rassemblés devant le Parlement, à Séoul (Corée du Sud), où les 190 députés présents ont voté contre la loi martiale décrétée plus tôt par le président Yoon Suk-yeol. La situation est assez confuse. Des militaires sont ressortis du bâtiment principal, selon des images diffusées en direct.
    (YTN)
  • franceinfo
    Il y a 0 sec
    #COREE_DU_SUD Les 190 députés sud-coréens présents au Parlement ont adopté un texte pour bloquer la loi martiale décrétée par le président Yoon Suk-yeol. Mais à ce stade, personne ne connaît réellement la valeur de ce vote, alors que le régime d'exception introduit par le chef d'Etat suspend précisément les travaux parlementaires. Le président est tenu de lever la loi martiale si le Parlement organise un vote majoritaire, précise tout de même la chaîne sud-coréenne KBS.
    (YTN)