Contrôle administratif unique pour les agriculteurs : "C'est une mesure concrète. On l'attendait quand même depuis neuf mois", réagit la FNSEA

Le gouvernement a annoncé, jeudi, la mise en place d'un contrôle administratif unique sous l'autorité du préfet pour les exploitations agricoles.
Article rédigé par franceinfo
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Le logo de la FNSEA sur un drapeau, le 29 janvier 2024. (SAMEER AL-DOUMY / AFP)

"C'est un bon début, ça va dans le bon sens. C'est une mesure concrète", a réagi, jeudi 31 octobre, sur franceinfo Thierry Coué, secrétaire général adjoint de la FNSEA, alors que le gouvernement va mettre en place "un contrôle administratif unique sous l'autorité du préfet" pour les exploitations agricoles, a annoncé jeudi la ministre de l'Agriculture Annie Genevard. "Le préfet de département se trouve désormais investi d'un rôle de coordination qui a pour objectif de limiter la pression du contrôle sur place à une seule visite par an et par exploitation", a-t-elle indiqué lors d'un déplacement dans une exploitation agricole en Essonne. Cette visite n'inclura toutefois pas les contrôles fiscaux et judiciaires.

La FNSEA attendait cette mesure "depuis neuf mois. Vous voyez que la simplification, ce n'est pas simple", souligne Thierry Coué. Si les agriculteurs "ne s'offusquent pas d'être contrôlés", il estime que "dans n'importe quel métier, si vous êtes contrôlé en permanence, vous ne faites plus rien". Ce contrôle administratif unique doit être "sur un point précis", préconise Thierry Coué. "Évidemment que l'on peut avoir d'autres contrôles. Et de toute façon des contrôles aléatoires sont possibles quand même. Mais le principe du mono contrôle est quand même intéressant." Mais pour le moment, la mesure présentée "n'est qu'une annonce. Il faut, derrière, dérouler ce que sera le contrôle unique et comment il sera fait sur les exploitations", alerte-t-il.

"Il manque encore beaucoup" de sujets à résoudre

Mais selon le secrétaire général adjoint de la FNSEA, cela ne préfigure en rien la levée de la nouvelle mobilisation nationale des agriculteurs annoncée à partir du 15 novembre par le syndicat. Sur cette mobilisation, "le revenu était l'essentiel", mais est seulement "une partie du sujet". Thierry Coué rappelle qu'il y a aussi "la complexité des réglementations", ou encore "les aides PAC", aides européennes de la politique agricole commune, que "plein de gens n'ont pas reçues". "Donc il manque encore beaucoup" de sujets à résoudre. Le représentant de la FNSEA pointe encore l'année écoulée qui a été "extrêmement dure pour le monde agricole" en raison du climat perturbé.

Thierry Coué appelle encore les Français à bien regarder "d'où vient leur nourriture". Il tient à nouveau à marquer l'opposition du syndicat agricole à l'accord entre l'Union européenne et le Mercosur, le marché commun des pays d'Amérique du Sud. "Pour nous c'est un totem. Cela va exactement à l'envers de ce qu'on nous demande de faire", alerte le représentant syndical. Cela signifie, selon lui, "des achats massifs d'alimentation que personne ne veut, que l'opinion française et l'opinion européenne refusent." 
"On ne peut pas aujourd'hui exiger de nous d'être vertueux et puis, derrière, d'acheter tout et n'importe quoi à l'étranger", ajoute Thierry Coué.

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