Agriculteurs en colère : travailler 70 heures par semaine, sans toucher le moindre salaire
Ce lundi 20 juillet, des agriculteurs en colère ont barré les accès à Caen. Une équipe de France 2 est partie à la rencontre d'un producteur de lait en Dordogne pour comprendre la situation.
Les producteurs de lait, de porcs et de bovins sont pris à la gorge. Frédéric Dupont vend son lait à un transformateur pour faire du fromage à tartiner, mais à perte : 31 centimes le litre alors qu'il faudrait 35 centimes pour couvrir les charges. L'éleveur a repris la ferme de ses parents, il y a 28 ans. Il travaille avec sa femme et un employé qu'il faut payer tous les mois. Mais le plus gros poste de dépenses, ce sont ces granulés qu'il achète 6 000 euros par mois. Il y a aussi le remboursement du crédit pour le hangar (5 000 euros) et le carburant (2 500 euros). Autant de dettes qui s'accumulent.
La ferme fonctionnera-t-elle dans un an ou deux ?
L'an dernier le chiffre d'affaires de l'exploitation était de 350 000 euros. Les charges et les remboursements s'élevaient à 371 000 euros, soit un déficit de 21 000 euros. Avec un tel bilan, impossible de se prélever un salaire, ni pour lui ni pour sa femme. Malgré cela, Frédéric Dupont continue à travailler 70 heures par semaine. À 53 ans, il n'a guère d'autres choix. Sa fille de 22 ans espère reprendre l'exploitation, mais la ferme fonctionnera-t-elle encore dans un an ou deux ?
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