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"Ils seront obligés d'arrêter les machines" : face à la pénurie de carburant, la liste des exploitations agricoles "en panne sèche" s'allonge dans l'Oise

La tension sur l'approvisionnement en carburant touche aussi les agriculteurs. Certains dans l'Oise ne peuvent plus travailler. Le reste de la filière est plutôt préservé pour le moment. 

Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un agriculteur remplit le réservoir de son tracteur. (photo d'illustration). (CHRISTIAN WATIER / MAXPPP)

La pénurie de carburant menace-t-elle la filière agroalimentaire ? Ceux qui sont en amont de cette chaîne en tout cas, les agriculteurs, sont très directement touchés. Comme dans l'Oise, où Vincent Boucher est installé près de Senlis avec trois autres exploitants. Depuis trois jours, il n'a plus une goutte de GNR, le gazole non-routier, pour faire marcher son tracteur. "Là, on est en train de semer les blés depuis le 1er octobre et malheureusement, ce dimanche, je suis tombé en panne sèche. Mon seul moyen, c'est de continuer chez mes voisins en prenant leur carburant", raconte-t-il.

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Face à cette situation, il a donc demandé à la préfecture, par l'intermédiaire de son syndicat, de le déclarer en état d'urgence, avec l'espoir d'être classé dans la liste des personnes prioritaires "pour pouvoir avoir du carburant". Dans le département de l'Oise, cet agriculteur est loin d'être un cas unique, à en croire son syndicat la FDSEA. 

"On a une centaine d'exploitations qui sont en panne sèche."

Régis Desrumau, président de la FDSEA de l'Oise

à franceinfo

Tous les jours, Régis Desrumau constate que "la liste s'allonge, parce que plus on avance dans le temps, plus les stocks diminuent". "On a le plus gros groupement d'agriculteurs des Hauts-de-France, ça représente 250 adhérents qui sont en plein arrachage de betteraves, et dès demain, ils seront obligés d'arrêter les machines", alerte-t-il. Alors la FDSEA fait remonter les noms des exploitations agricoles en difficulté au préfet, qui peut décider de les livrer. Les agriculteurs ne font, pour le moment, pas partie des professions prioritaires.

Pas d'inquiétude sur le transport et la logistique

Le reste de la chaîne agroalimentaire ne connaît pas encore de grandes difficultés à ce stade. Rien à signaler, assure la Fédération du commerce et de la distribution, qui regroupe la plupart des super et des hypermarchés. Le groupe Système U affirme de son côté ne pas vendre tout son carburant aux clients, afin d'en conserver une partie pour les camions qui livrent les produits en magasins depuis les plateformes logistiques. 

Il n'y pas de rupture de la chaîne d'approvisionnement indiquent encore les industriels de l'agroalimentaire. Les craintes qui remontent sont plutôt liées aux absences de salariés, qui ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail, faute de carburant. Les seuls à émettre une alerte à ce stade sont les professionnels de la chaîne logistique du froid. Il s'agit des entreprises qui transportent et entreposent les denrées périssables et les surgelés. Aucune n'est à l'arrêt, mais la situation est très instable affirme la déléguée générale de l'organisation.

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