Inflation : le prix de "la pomme de terre ne baissera pas et n’a pas lieu de baisser", prédit le président de l'Union nationale de la pomme de terre

L'explosion des prix est due à une mauvaise récolte en 2022 et l’envolée du prix des matières premières, du gaz, de l’électricité, mais aussi de la main-d’œuvre.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Picardie
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Le prix de la pomme de terre a augmenté de 23% de 2022 à 2023. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

"La pomme de terre ne baissera pas et n’a pas lieu de baisser", prédit Geoffroy d'Evry, président national de l'Union nationale de la pomme de terre, invité de France Bleu Picardie lundi 27 novembre matin.

Le prix de la pomme de terre a augmenté de 23% en un an, révèle France Bleu ce lundi. Depuis un an, le filet de pommes de terre est passé de 1,70 euro à 2,09 euros, soit une hausse de près de 23% entre septembre 2022 et septembre 2023, selon les chiffres de l'INSEE. Une hausse qui grève le budget des ménages, puisqu'un Français consomme en moyenne 50 kilos de pommes de terre par an, dont 30 kilos sous forme transformée.

Cette explosion des prix a plusieurs origines. C'est d'abord la sécheresse qui a provoqué une très mauvaise récolte en 2022, "la pire de ces trente dernières années", résume Geoffroy d'Evry également cultivateur dans l'Oise. "On subit trois pressions : un contexte géopolitique depuis la guerre en Ukraine avec l’envolée du prix des matières premières, que ce soit le gaz, l’électricité, la main-d’œuvre. On a eu aussi des contraintes climatiques, décrit Geoffroy d'Evry, sur France Bleu Picardie. L’année 2022 a été caniculaire, et là cette année, on a de nouveau la pluie aux mois de septembre/octobre dans le cadre des arrachages".

La pomme de terre moins attractive 

La loi Egalim dont l'objectif est de préserver les marges des agriculteurs, ne protège pas ceux qui produisent des pommes de terre de table, mais "principalement des secteurs de pommes de terre de transformation", déplore-t-il. "On a des cotations quasiment journalières pour la pomme de terre de consommation, un flux plus direct avec les consommateurs, il était compliqué de faire entrer la segmentation de la pomme de terre fraîche dans la loi Egalim", résume le président de l'UNPT.

"On subit la loi de l’offre et de la demande, et depuis deux ans, l’offre est de plus en plus restreinte, contrainte à la fois par le climat, par les autres cultures. Produire du blé est moins risqué, moins engageant en termes financiers, et donc il y a moins d’attractivité sur la pomme de terre du fait notamment du changement climatique qui met en risque les producteurs", décrit Geoffroy d'Evry qui prévoit que le prix de "la pomme de terre ne baissera pas et elle n’a pas lieu de baisser. Si on veut continuer à avoir des producteurs et notamment de nouvelles générations, compte tenu des contraintes réglementaires que l’on peut avoir, si on veut pouvoir continuer à passer le cap du changement climatique et faire notre transition, il va falloir payer la matière plus chère".

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