L'utilisation du glyphosate autorisée pour cinq années supplémentaires dans l'Union européenne
Dix-huit Etats ont voté pour, lundi. Neuf contre, dont la France.
Après six reports, le vote était très attendu. Les Etats membres de l'Union européenne ont décidé, lundi 27 novembre, de prolonger de cinq années l'autorisation d'utiliser le glyphosate, l'herbicide le plus répandu au monde. Ce qui constitue un surprise, selon la Commission européenne. Dans le détail, 18 pays ont voté pour, neuf contre (dont la France et le Luxembourg). Un seul pays s'est abstenu : le Portugal.
Dans la foulée, Matignon a "regretté" ce résultat, et Emmanuel Macron a annoncé qu'il souhaitait que la France interdise le glyphosate d'ici trois ans.
L'Allemagne, qui s'était abstenue au tour précédent au début du mois de novembre, a finalement voté en faveur de la proposition. Berlin semble avoir changé d'avis après avoir demandé des modifications au texte en lien avec des restrictions sur l'usage privé du glyphosate et le respect de la biodiversité. C'est ce changement de position de l'Allemagne, un poids lourd démographique, qui a fait pencher la balance en faveur d'une nouvelle autorisation.
"C'est la victoire du business sur la science"
Les réactions sont mitigées. Il faut dire que cette molécule controversée, substance active de nombreux herbicides, est au cœur d'un débat acharné au sein de l'Union européenne. La ministre luxembourgeoise de l'Environnement Carole Dieschbourg a affirmé sur Twitter que "le combat" devait "continuer".
#StopGlyphosate COM Proposal for 5 years extension adopted. LUX voted against. This is not a clear signal for a phase out of glyphosate. The fight needs to go on!
— Carole Dieschbourg (@DieschbourgC) 27 novembre 2017
Autre réaction, celle de José Bové, député européen du groupe Europe Ecologie les Verts (EELV). "C'est la victoire du business sur la science", écrit-il sur Twitter.
Le scandale du #Glyphosate se poursuit. On en reprend tous pour cinq ans, paysans, consommateurs. Le principe de précaution est foulé aux pieds. Bayer et Monsanto ont réussit à tordre le bras à Mme Merkel. C'est la victoire du business sur la science.
— José Bové (@josebove) 27 novembre 2017
18 États membres de l'Union Européenne affichent donc leur préférence: les lobbies plutôt que notre santé et l'environnement. Scandaleux. #Glyphosate https://t.co/F5S7zAcBTv
— Karima Delli (@KarimaDelli) 27 novembre 2017
La Commission européenne va maintenant adopter une décision avant que l'autorisation actuelle n'expire, c'est-à-dire avant le 15 décembre.
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