"Les toits, les parkings, les caves" : à Marseille, l'agriculture urbaine gagne de plus en plus de terrain
De mardi à jeudi, Marseille organisait les journées des agricultures urbaines en Méditerranée. Autrefois cantonnée aux jardins partagés des quartiers défavorisés, ce type de culture gagne de plus en plus de terrain au sein des villes.
Marseille organisait du mardi 7 au jeudi 9 novembre les journées des agricultures urbaines en Méditerranée. Cette tendance gagne de plus en plus de terrain en France, loin du traditionnel jardin partagé mis en place dans les quartiers défavorisés, au début de ces cultures. De plus, l'ONU recommande l'agriculture urbaine pour assurer une sécurité alimentaire. En utilisant tous les espaces délaissés dans les villes pour produire en petites quantités et sans pesticide, les agriculteurs urbains rivalisent d'inventivité pour concilier deux notions qui peuvent paraître antinomiques au premier abord.
Cultiver sur le bas côté d'une voie rapide
Les agriculteurs urbains cultivent généralement des tomates ou du persil sur des balcons ou des bouts de trottoir. Fabrice Thuillier vise les bas côtés des autoroutes urbaines. Avec son association Heko, il va végétaliser la L2, une voie rapide qui traverse le nord de Marseille, à partir du mois de janvier. "Le pari qu'on a passé avec la L2 est de récupérer les espaces qu'ils vont délaisser à l'issue de la construction de l'autoroute, sur les bas cotés", explique-t-il.
Dans un premier temps, ces espaces seront végétalisés en apportant des grands arbres. Puis, progressivement, Héko fera venir dans ces espaces de la culture maraîchère et de la culture horticole, essentiellement dans des bacs. "À Berlin, il existe des espaces un peu semblables, donc on s'inspire de ce qui existe ailleurs. Si on arrive à réussir le pari de faire ça à Marseille, on peut réussir à le faire n'importe où."
Objectif : sensibiliser les consommateurs
Pour cultiver dans la ville, les habitants se regroupent souvent en associations. "L'objectif n'est pas forcément de nourrir la ville mais au contraire de sensibiliser la ville à la manière dont elle se nourrit et dont c'est produit", explique Marion Schnorf, responsable de la Cité de l'agriculture. "Concrètement, ça veut dire qu'on va manger des légumes et des poireaux qui auront poussé en ville."
Elle voit l'agriculture urbaine prendre des formes de plus en plus diverses. "Ce qui est génial dans l'agriculture urbaine, c'est que c'est très large en termes de définition, d'échelle (...). C'est tout ce qui est lié à la ville dans l'alimentation." L'objectif est d'utiliser tous les espaces de la ville et ils sont nombreux : "Les espaces délaissés urbains, les toits, les parkings, les caves...", liste la jeune femme.
Sur le 1er arrondissement de Marseille, on a quelque chose comme 150 hectares disponibles au niveau des toits.
Marion Schnorf, responsable de la Cité de l'agricultureà franceinfo
Andrea Bismuth voudrait bien investir ces toits. Ce jeune chef d'entreprise a déjà expérimenté la technique. "On ne monte pas de terre sur les toits, on utilise de la fibre de coco. C'est un substrat qui est très léger, il a un bon rendement." Ainsi, un litre de fibres de coco équivaut à au moins 3 litres de terre. "C'est très écologique, c'est un substrat qui est réutilisable sur au moins 10 ans".
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