Pesticides : 5 à 10 mètres entre les habitations et les champs traités, "une distance ridicule" pour le maire de Langouët
Le gouvernement doit lancer lundi 9 septembre une consultation pour fixer, dans la loi, une distance minimale de 5 à 10 mètres entre les champs traités aux pesticides et les habitations. Pour le maire de Langouët (Ile-et-Vilaine), qui avait pris un arrêté interdisant les pulvérisation à moins de 150 mètres des maisons, la proposition ne va clairement pas assez loin.
"C'est une distance ridicule, ça ne protège en rien", Daniel Cueff, la maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) ne cache pas son agacement alors que le gouvernement s'apprête à proposer une distance minimale de cinq à dix mètres entre les champs traités aux pesticides et les habitations. Une consultation doit être lancée lundi 9 septembre. L'objectif du gouvernement est de fixer dans la loi une distance réglementaire, pour éviter la multiplication des arrêtés municipaux.
Daniel Cueff, avait lui-même pris un arrêté municipal le 18 mai dernier interdisant l'utilisation de produits phytosanitaires à une distance inférieure à 150 mètres. Un arrêté suspendu par le tribunal administratif, mais qui fait l'objet d'un appel. Pour le maire de Langouët : "J'ai cru à une fake news. Cinq mètres, c'est ce qui est indiqué sur les bidons de pesticides de synthèse. Ce que le ministre de l'Agriculture est en train de faire c'est en fait de demander à respecter le mode d'emploi."
Les gens ne veulent pas respirer du glyphosate qui se retrouve parfois dans le corps avec des volumes très importants
Daniel Cueff
L'élu assure que pour réduire les risques des pesticides sur la santé lors de leur pulvérisation, il faut instaurer une distance d'au moins 150 mètres : "C'est une distance à partir de laquelle on ressent beaucoup moins les effets de ces pesticides, où on les respire beaucoup moins." Il poursuit : "Ces produits ont été autorisés sur le marché sur la base de recherches dont la presse a souvent indiqué qu'elles avaient été commanditées par les producteurs de pesticides eux-mêmes.Tout ça, c'est extrêmement dangereux. Les gens ne veulent pas respirer du glyphosate qui se retrouve parfois dans le corps avec des volumes très importants."
Une consultation pliée d'avance ?
Le gouvernement est-il sous la pression des lobbys ? Daniel Cueff en est convaincu : "Entre le discours de la présidente de la FNSEA (le principal syndicat d'agriculteurs, ndlr) et celui du ministre de l'Agriculture, c'est exactement la même chose ! On entend que si on adopte la distance de 150 mètres, on ne sera plus en mesure de cultiver, que les rats et les sangliers vont revenir. Mais nous savons qu'il y a des techniques pour cultiver sans pesticide. Il y a des tas de solutions, sinon je n'aurais jamais pris un tel arrêté."
Quant à la consultation qui sera lancée lundi 9 septembre, ce n'est que de la poudre aux yeux pour le maire breton : "J'ai comme l'impression, que la décision est déjà prise et que la concertation peut dorénavant commencer."
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