Pesticides : des maires les interdisent et se retrouvent au tribunal
Le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) rêvait d'une commune sans pesticides, mais le préfet a attaqué en justice son arrêté municipal. Le procès, jeudi 22 août, va être suivi de près par d'autres maires qui ont aussi restreint les produits chimiques.
À Langouët, en Ille-et-Vilaine, les pesticides ne sont pas les bienvenus. Dans ce village breton, l'épandage de produits phytosanitaires est interdit à moins de 150 mètres des zones habitées. Une décision du maire que la préfecture juge illégale et qu'elle attaque en justice. "Le maire a une responsabilité de police municipale, de sécurité publique et si je ne prends pas un arrêté de cette nature, je crée de gros problèmes sur la commune parce que les gens ne vont pas vouloir se laisser faire, sachant qu'ils ont ça dans leurs organismes et contre leur gré", affirme Daniel Cueff, le maire de Langouët.
Des interdictions qui divisent
La position du maire du Langouët révolte les agriculteurs de cette commune rurale. Benoit Maurel est éleveur et pour lui cette décision a des conséquences économiques graves sur son exploitation. "J'ai au moins la moitié de ma parcelle qui est impactée par cet arrêté. J'ai investi assez dur pour me mettre aux normes, pour restructurer l'exploitation. J'ai des engagements par rapport à la banque sur quelques années. Donc je ne peux pas du jour au lendemain dire 'on arrête 30% de chiffre d'affaires en moins’", affirme l'éleveur. 18 villes sont concernées. À Sceaux (Hauts-de-Seine), les pesticides ont aussi été interdits et la préfecture s'oppose à l'arrêté du maire. Le gouvernement promet de faire évoluer la loi pour éviter ces contentieux et protéger les habitants.
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