: Reportage "Ce serait une grande fierté" : les sapins de Noël du Morvan en bonne voie pour obtenir le label IGP
Après l'IGP "Jambon de Bayonne" ou "Saint-Marcellin", allons-nous connaître l'IGP "Sapin de Noël du Morvan" ? Cette indication géographique protégée (IGP) a franchi une étape décisive. L'Institut national de l'origine et de la qualité a validé le dossier fin septembre, qui doit désormais passer entre les mains de la Commission européenne. À un mois du réveillon, franceinfo s'est rendu chez l'un des producteurs de sapins de Noël en France, dans un petit village du Morvan.
Ici, 350 000 sapins de Noël sont coupés et expédiés cet hiver. De grosses débroussailleuses équipées de disques pour couper les sapins au ras du sol tournent à plein régime. "Ça commence début novembre avec des expéditions qui commencent entre le 10 et le 15 novembre pour les plus précoces, et puis ça se termine début décembre. Donc ça dure quatre semaines", explique Frédéric Naudet, le patron de cette entreprise familiale qui cultive du sapin de Noël depuis 1956.
En quittant cette parcelle, direction l'entrepôt où des dizaines de camions attendent de livrer ces sapins normalement bientôt labellisés IGP. "Ce serait une grande fierté. Enfin, ce sera une grande fierté, car on ne doute pas qu'on va l'avoir", se reprend le patron. Contrairement à certaines idées reçues, il s'agit bien d'une culture. Ces arbres ne viennent pas d'une forêt.
Des arbres cultivés et "traités"
Pour que ces arbres ressemblent à des sapins de Noël, ils doivent subir un traitement. "On peut limiter la croissance, soit mécaniquement, soit chimiquement, avec des produits encadrés", explique Frédéric Naudet, qui n'en dira pas plus sur la "recette". Mais il précise qu'avec l'IGP les producteurs s'engagent à utiliser moins de produits phytopharmaceutiques.
Le secteur utilise beaucoup moins de produits que la viticulture par exemple, mais "un pesticide reste un pesticide", tempère Marie-Anne Guillemin, administratrice de "Adret Morvan", association de défense de l'environnement. "C'est destructeur de l'environnement, donc il faut arrêter complètement", tranche-t-elle. Elle appelle aussi à "se demander s'il est vraiment judicieux avec des terres pauvres et acides de pratiquer une culture pour un produit jetable. Est-ce qu'on ne ferait pas mieux de cultiver de la nourriture plutôt que des sapins de Noël ?" Chaque année en France, cinq millions de sapins de Noël "naturels" sont vendus dans l'hexagone, dont un quart vient du Morvan.
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