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Retour du froid : de l'eau, du vent et du feu pour protéger les fruits et légumes du gel

Jérôme Desmettre, grossiste à Rungis, minimise l'impact du retour du froid sur la production de fruits et légumes. Il détaille les méthodes pour protéger les cultures des gelées faibles observées ces derniers jours.

Article rédigé par franceinfo
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 Un employé allume une bougie pour lutter contre le gel nocturne des fruits en formation dans une parcelle d'abricotiers, à Sigolsheim (Haut-Rhin). (THIERRY GACHON / MAXPPP)

Alors que les températures repassent sous la barre des 0°C, Jérôme Desmettre, grossiste et président du syndicat des fruits et légumes au marché de Rungis, précise à franceinfo, jeudi 20 avril, que les conséquences de ce froid restent limitées et que les producteurs ont des techniques pour y remédier, notamment le recours aux éléments : l'eau, le vent et le feu.

franceinfo : Les gelées blanches de ces derniers jours ont-elles déjà des conséquences ?

Jérôme Desmettre : Non, parce que ces gelées restent faibles. Ce ne sont pas des gelées très importantes comme on a pu connaître en 2003 où on a eu des températures descendues à -9°C, -10°C. Dans ces cas-là, on ne peut rien faire. Le seul effet que les gelées de ces derniers jours ont sur un plant est un ralentissement de sa croissance. Cela le traumatise un peu. Le légume ou le fruit va croître un peu moins vite, mais dès que les chaleurs vont revenir, il va reprendre son rythme normal. 

On entendait, sur franceinfo, l'exemple d'un viticulteur qui met des bougies pour réchauffer les raisins, est-ce que ça marche aussi pour d'autres récoltes, y a-t-il d'autres méthodes ?

Les producteurs de fruits utilisent à la fois le feu, par les bougies, ou des aspersions d'eau. Quand vous aspergez des fleurs sur des vergers quand il gèle au au printemps, elle se glace, ce qui la protège du froid. À l'intérieur, il fait alors au-dessus de 0 °C. Il existe également des systèmes de brassage d'air par des éoliennes dans les vergers. Une technique valable pour des gelées faibles (de -1°C à -3 °C).

On a eu un très beau temps il y a quinze jours. On a pensé que le froid était derrière nous, mais on est bien au mois d'avril. C'est toujours le printemps. On peut donc avoir des masses d'air froides qui descendent. On a au moins l'avantage d'avoir du soleil. Ce qu'on peut dire aujourd'hui, c'est qu'on a tous les produits dans des proportions raisonnables, avec une qualité importante. Contrairement à l'année dernière qui a été très humide, nous n'avons pas eu beaucoup d'eau. Cela permet d'avoir des produits d'une meilleure qualité gustative.

Il faut tout faire pour sauver... #aube #champagne #machampagne #lesteclair #igersreims #gelee

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Est-ce qu'on surveille quand même la production ? Est-elle plus fragile à cause de l'année dernière, justement ?

Elle n'est pas plus fragile, mais nous sommes très attentifs aux températures. Pour l'instant, ce qui est le plus contrariant avec ce froid, c'est que les gens ont peut-être un petit peu moins envie de manger des fruits. Vous ne mangez peut-être pas du melon quand il fait 8 ou 9 °C. Dès que la température va remonter au-dessus de 18°C, en fin de semaine, la consommation va repartir à la hausse. Mais, pour l'instant, la production ne pâtit pas de cette situation.

Ce froid peut-il avoir des conséquences sur les prix ?

Pas pour l'instant, parce qu'il y a suffisamment de volume. Il n'y a pas eu de pertes de marchandises. Je rappelle que ce sont des gelées matinales, qui durent une ou deux heures le matin, en campagne. Ce qui serait grave, ce serait une gelée à -5°C, -6°C, qui dure quatre ou cinq heures le matin. Dans ces conditions, il n'y a rien à faire. On constaterait une perte de volume.

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