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Sécheresse : "Nous sommes au moment le plus crucial pour le grossissement du blé", s'inquiète le vice-président de la FNSEA

A cause de la sécheresse qui frappe actuellement la France, l'impact sur le rendement de blé "peut être très compliqué", souligne Joël Limouzin, le vice-président de la FNSEA et président de la chambre d'agriculture de Vendée. 

Article rédigé par franceinfo
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Un tracteur travaille sur un champ desséché, le 9 mai 2022.  (JEFFREY GROENEWEG / ANP)

Alors que quinze départements sont aujourd'hui en situation de "vigilance" ou d'"alerte" sécheresse en France, les inquiétudes se portent notamment sur l'agriculture. La sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura "un impact" sur la production des céréales, a déjà prévenu lundi le ministère de l'Agriculture. "À la période où nous sommes, c’est le moment le plus crucial pour le grossissement du blé", prévient mardi 10 mai sur franceinfo Joël Limouzin le vice-président de la FNSEA et président de la chambre d'agriculture de Vendée. 

franceinfo : Cette sécheresse précoce vous inquiète-t-elle pour la récolte du blé en France ?

Joël Limouzin : A la période où nous sommes, au mois de mai et sur la période de juin, c'est vraiment le moment le plus crucial pour le blé pour pouvoir faire le nourrissement du grain du blé. Parce que sans eau il n'y a pas de migration des éléments fertilisants et le grossissement du grain. Donc l'impact sur le rendement peut être très compliqué. On peut aller jusqu'à 20% à 30% de moins, rien que par ce phénomène si la sécheresse dure 15 jours, trois semaines. Et c'est le cas aujourd'hui : on n'annonce pas d'eau avant 15 jours, trois semaines minimum.

Ça tombe au pire moment. Beaucoup de bassins sont concernés dans notre pays ?

Beaucoup de bassins sont concernés et on a eu un hiver plutôt faible en pluviométrie. Mise à part quelques zones où les réserves des nappes phréatiques ont été à peu près remplies. Mais on a senti un printemps plutôt sec. Surtout, les températures élevées que nous constatons aujourd'hui nous amènent à des zones plutôt de l'ouest de la France en passant par le Centre-Val de Loire, jusqu'en Bourgogne, avec notamment des terres qui sont un peu plus légères, ce qui fait que l'on est très inquiet. Et tout ça se cumule avec une sécheresse sur le continent africain, mais aussi des conséquences du conflit ukrainien avec des problématiques de disponibilité de céréales qui pourraient se poser.

Cela veut dire qu'il va falloir arroser dès cette semaine ? C'est déjà arrivé et c'est possible partout ?

Partout où de l'eau qui était en excès durant l'hiver a pu être stockée, elle a été utilisée à bon escient pour pouvoir permettre de maintenir le potentiel de rendement des céréales. Mais ce n'est pas possible partout. Aujourd'hui, la priorité, c'est bien sûr l'eau potable, et de maintenir les enjeux de biodiversité sur tous les territoires. Mais on a besoin -avec les agences de l'eau- de trouver les mécanismes qui nous permettent de pouvoir être beaucoup plus réactifs s'il devait y avoir de la pluie. Et le ministre [de l'Agriculture] hier soir, à l'occasion d'une réunion, nous a bien reprécisé qu'il pourrait y avoir des adaptations. S'il y a des orages, des pluies, pouvoir – pourquoi pas – récupérer cette eau qui pourrait éviter d'aller à la mer, ça, c'est du bon sens. Mais c'est vrai qu'à la période où nous sommes, c'est beaucoup plus compliqué.

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