Vidéo Leur ferme a été inondée 8 fois cet hiver, ils cherchent des solutions

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Il y a cinq ans, Audrey et Jérôme se sont installés dans cette ferme du Pas-de-Calais au bord d’une rivière. Leur rêve a rapidement viré au cauchemar à cause des crues. L’hiver dernier, leur ferme a été inondée 8 fois. Ils ont cherché des solutions pour limiter les crues.
VIDEO. Leur ferme a été inondée 8 fois cet hiver, ils cherchent des solutions Il y a cinq ans, Audrey et Jérôme se sont installés dans cette ferme du Pas-de-Calais au bord d’une rivière. Leur rêve a rapidement viré au cauchemar à cause des crues. L’hiver dernier, leur ferme a été inondée 8 fois. Ils ont cherché des solutions pour limiter les crues. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions
Il y a cinq ans, Audrey et Jérôme se sont installés dans cette ferme du Pas-de-Calais au bord d’une rivière. Leur rêve a rapidement viré au cauchemar à cause des crues. L’hiver dernier, leur ferme a été inondée 8 fois. Ils ont cherché des solutions pour limiter les catastrophes.

C'est un traumatisme. Dès qu’il se met à pleuvoir, on est aux aguets. On va voir à la rivière comment monte le niveau. C'est vraiment compliqué psychologiquement, en plus de tous les dégâts matériels” explique Audrey, cofondatrice de l’écolieu, De Rives en Rêves. “Depuis qu'on est là, depuis un peu moins de cinq ans, on observe que c'est comme si on n'avait plus que deux saisons. On a une période printemps-été, qui peut amener à des épisodes de sécheresse en plein été. Et puis automne-hiver, en plaisantant à demi-mot, je dis : on a l'impression de vivre une période de mousson. C'est-à-dire beaucoup de trombes d'eau et ce qui entraîne des épisodes de ruissellement, d'inondations” déclare la jeune femme. 

“On a été inondés 8 fois en 4 mois. On vit ça chaque année”

Depuis 2019, qu'on est arrivés, on a été impactés plus ou moins chaque hiver, surtout cet hiver où ça a été juste énorme. On a été impactés 8 fois en 4 mois, donc inondés 8 fois en 4 mois. (...) On vit ça chaque année. Sauf que cet hiver, là, c'était vraiment juste énorme. A cause des pratiques agricoles, les sols ne sont plus à même de pouvoir retenir l'eau et de les infiltrer. Ca ruisselle” ajoute Jérôme, cofondateur du lieu. Face à ces catastrophes, le couple a décidé d’agir et de “s’engager pour limiter les dégâts”. “Et ce n'est pas que pour nous, c'est pour tous les habitants du territoire qui sont impactés de la même manière, voire pire que nous” précise Audrey. Concrètement, ils ont repensé leurs différents aménagements et ont décidé “d’agir directement les sols cultivés” par le biais de “l’hydrologie régénérative” notamment. 

Sur leurs deux parcelles de maraîchage, qui font 330 mètres chacune, Jérôme a mis en place des “fascines” : “Ce sont des sols qui sont plantés, des plançons, pour maintenir les berges de la parcelle de maraîchage. L'hydrologie régénérative, c'est 2 aspects: c'est densifier la végétalisation pour faire que toutes les eaux qui arrivent en excès restent présentes sur place et se retrouvent dans la partie verte, dans le végétal. Et l'autre aspect, pour gérer un petit peu ces afflux d'eau massifs, c'est de créer un méandre ou une mare et de conserver ces eaux, de les guider à travers le paysage, de sorte qu'elles se répartissent uniformément et pas de la laisser dévaler à toute vitesse, justement vers la rivière et vers la mer par la suite”. 

“Quelque part, c'est un petit peu tout le territoire qui doit changer de pratiques”

Ce dont Jérôme s’inquiète, ce sont ces “no man’s lands” comme il les appelle, ces plateaux où les arbres, les haies et autres obstacles naturels ont totalement disparu. “Quelque part, c'est un petit peu tout le territoire qui doit changer de pratiques” affirme Jérôme. “Ces aménagements peuvent vraiment être efficaces s'ils sont répétés tout le long de la vallée” complète Audrey. “Les agriculteurs sont conscients qu'il y a des choses à faire, surtout ceux qui ont eux-mêmes été impactés ou qui ont eu un proche impacté. Sauf que ce changement de pratiques doit être accompagné d’une volonté politique parce que forcément il va y avoir une répercussion sur le chiffre d'affaires de chacun de ces exploitants agricoles. Et donc, plutôt que de "donner” chaque année souvent des millions, des milliards d’euros pour dédommager chacun des sinistrés, si on employait cet argent-là véritablement pour agir concrètement et en soutien aux agriculteurs pour les engager dans cette transition, je pense qu'on s'en sortirait beaucoup mieux” conclut Jérôme. 

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