Viticulture : "Le réchauffement climatique c'est 1,5° d'alcool en plus dans nos bouteilles aujourd'hui" selon un spécialiste du monde du vin
Selon Antoine Gerbelle, depuis dix ans, la date de récolte des millésimes est également devenue très précoce.
"Le réchauffement climatique c'est 1,5° d'alcool en plus dans nos bouteilles aujourd'hui", explique lundi 16 août sur franceinfo, Antoine Gerbelle, journaliste, spécialiste du monde du vin, fondateur de la webtv du vin "tellementsoif.tv" et chroniqueur dans l’émission "On va déguster" sur France Inter. Selon lui, le goût des vins a déjà changé : "Depuis dix ans on a des millésimes avec des récoltes très précoces. Vous avez des vins plus chauds, des vins un peu plus lourds, vous avez plus d'alcool. C'est une vrai difficulté", analyse-t-il.
"C'est l'ensemble de la viticulture mondiale qui est secouée. Il est très intéressant d'observer ce qui se fait dans l'hémisphère sud. Les grands pays producteurs comme l'Amérique du Sud et l'Australie sont déjà impactées depuis très longtemps par ce réchauffement", poursuit Antoine Gerbelle. Le journaliste note que la production peut évoluer : "Dans les années 60, 70, 80 on a fait des sélections de vigne qui faisaient beaucoup plus de sucre, beaucoup plus de rendement". En travaillant la génétique pour faire des vins moins sucrés et plus acides "on retrouverait un équilibre dans les vins", poursuit-il.
L'importance de la qualité du sol et de la pluviométrie
La cartographie du vin peut-elle changer avec l'émergence de vignes en Bretagne ou en Belgique ? "Il ne faut pas trop fantasmer", souligne le spécialiste pour qui "c'est un peu la richesse des régions qui attire le vin". Il prend l'exemple du Kent ou du Sussex où des vins effervescents sont produits pour répondre aux besoins du marché anglais. "Il n'y a pas vraiment de terroirs méconnus", explique Antoine Gerbelle. "Un degré ou deux degrés de plus permet au raisin de mieux mûrir, mais après il y a la qualité de sol, la pluviométrie, il y a plein de paramètres. On va peut-être avoir de nouveaux petits spots, mais pas de nouveaux grands crus", conclut-il.
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