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"Les risques, au combat ne sont jamais nuls" : à la veille du 14-Juillet, l'armée se souvient des soldats morts cette année

La ministre des Armées reçoit lundi les familles des soldats tués ou blessés ces douze derniers mois. Parmi eux, 13 militaires tués au Mali le 25 novembre dans un accident d'hélicoptère. franceinfo s'est rendu dans la base où sont formés les pilotes d'hélicoptère de combat.

Article rédigé par franceinfo - Franck Cognard
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Hélicoptère Tigre sur la base française de Gao (Mali), le 8 novembre 2019. (MICHELE CATTANI / AFP)

Le Tigre n'est pas un hélicoptère équipé d'armes, c'est un système d'armes équipé d'un hélico : c'est comme ça que le pilote, le commandant Jérôme, voit les choses. Et au Sahel, les militaires au sol, en convoi ou au combat, doivent beaucoup à l'appui, précieux, de cet arsenal volant. "Ce n'est pas le syndrome du Saint-Bernard, mais vous sauvez vos copains qui sont au sol, explique le commandant Jérôme. Ou vous empêchez, du moins, qu'ils soient trop blessés."

Le Tigre vient de décoller, au Cannet-des-Maures, la base où sont formés les pilotes d'hélicoptère de combat de l'aviation légère de l'Armée de terre (Alat). Afghanistan, Libye, Mali... le commandant Jérôme est un briscard du Tigre. Aujourd'hui, il est instructeur au régiment école, le 2e régiment d'hélicoptères de combat. Ce soir-là, en vol autour de la base du Cannet-des-Maures, il évoque ses missions, les ouvertures du feu, les balles tirées depuis le sol qu'on ne voit pas venir.

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Depuis 2013, neuf soldats de l'Alat (aviation légère de l'armée de terre) sont morts au combat au Mali. Le 25 novembre dernier, deux hélicoptères engagés au combat se sont touchés en plein vol avant de s'écraser. La collision est fatale pour les treize soldats qui étaient à bord des deux appareils. Sept appartenaient à l'Alat. "La famille de l'aérocombat, ça la choque, bien sûr, reconnaît le commandant Jérôme, aux commandes du Tigre. Ça a fait réaliser à tout le monde que oui, on a l'impression d'avoir la suprématie, mais voilà : quand on est au combat, il y a le stress, tout ce qui peut arriver… Les risques, au combat, ils ne sont jamais nuls. Ça fait partie de l'entraînement, de la formation, de regarder son copain, de voir s'il va bien, si ce n'est pas la mission de trop… Mais là-dessus, on n'est pas égaux. Il y en a qui vont passer les meilleures nuits au monde parce qu'ils ont ouvert le feu et sauvé leur copain, et il y en a qui vont avoir du mal à dormir."

On n'est pas tous égaux face à l'ouverture du feu, à la perte d'un camarade. C'est là où le collectif joue beaucoup.

Le commandant Jérôme

à franceinfo

Lundi 13 juillet, tradition à la veille du 14-Juillet, la ministre des Armées reçoit les familles des soldats tués ou blessés ces douze derniers mois. Pour le commandant Jérôme, le meilleur hommage qu'on puisse rendre à nos morts, c'est de remonter dans l'hélico et de repartir en mission. Sans oublier les absents, sans oublier la mort, mais sans être obsédé par elle.

14 Juillet : hommage aux soldats morts ou blessés cette année - Reportage de Franck Cognard

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