Police de sécurité du quotidien : des missions qui interrogent les députés de l'opposition
Emmanuel Macron doit préciser mercredi les contours de la police de sécurité du quotidien, qui sera mise en place début 2018. À droite comme à gauche, les parlementaires d'opposition sont sceptiques quant aux missions qui lui seront attribuées.
Emmanuel Macron doit prononcer mercredi 18 octobre un discours sur la sécurité, devant les cadres et représentants de policiers. Le président de la République devrait notamment annoncer une hausse des moyens alloués aux forces de police mais aussi un retour de la police de proximité, sous l'appellation "police de sécurité du quotidien".
Elle devrait être expérimentée dès le début de l'année 2018 dans une quinzaine de villes et une vingtaine sont déjà candidates. Déjà mise en place sous le gouvernement Jospin en 1998, avant d'être supprimée en 2003 par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, cette mesure fait débat à l'Assemblée nationale. Les députés ont des attentes très précises et diverses quant aux attributions de cette police.
Détecter les attentats, lutter contre le harcèlement
La proximité, la sécurité du quotidien... Ces termes résonnent favorablement aux oreilles d'Oliviers Falorni mais le député divers gauche de Charente-Maritime pose ses conditions. "Je crois surtout à une présence quotidienne de services de sécurité pour savoir ce qui se passe." Selon lui, cette police de sécurité du quotidien devrait notamment avoir pour attribution de "renseigner le pouvoir des agissements éventuels qui pourrait aboutir à un attentat".
La police de proximité pourrait également servir à verbaliser le harcèlement de rue, comme l'a expliqué Emmanuel Macron lors de son interview télévisée, dimanche 15 octobre. Sur ce point, le député Les Républicains de Paris Claude Goasguen est sceptique. "Il y a des coins où je ne souhaite pas mettre des policiers de proximité pour intervenir sur ce sujet, où les insultes volent bas, voire même les menaces." Selon lui, la mise en place de ces forces de l'ordre ne peut pas se faire partout.
Il ne peut y avoir de police de proximité que dans la mesure où les endroits où on l'installe sont déjà pacifiés.
Claude Goasguen, député LR de Parisà franceinfo
Les députés de La France insoumise ne veulent pas d'une police de proximité réduite à son slogan. Les élus du Front national sont favorables au retour d'une police mieux implantée mais pas à n'importe quel prix. "Si la police de proximité, c'est le retour des grands frères, des joueurs de foot et des animations de quartier, c'est une très mauvaise idée. Si la police de proximité c'est lutter contre la racaille, la délinquance et les délits alors pourquoi pas. Mais avec qui ? Comment ? Dans quelles conditions ? Pour faire quoi ?", interroge le député FN du Nord Sébastien Chenu.
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