Près de Toulon, une entreprise française produit des drones qui permettent de déminer automatiquement en mer
Les dragueurs de mines automatiques figurent parmi les armements les plus sophistiqués pour les marines. Il s'agit de drones de surface et sous-marins qui repèrent, classifient et peuvent détruire les mines marines. À La Garde, à côté de Toulon, on trouve l'un des champions du secteur : Exail. Mercredi 27 mars, le ministre des Armées et le chef d'état-major de la marine ont justement visité cette entreprise familiale qui construit de petits robots sous-marins depuis les années 1960.
Les ateliers où l'on monte ces drones bourrés d'électronique quasiment à la main sont installés dans la zone industrielle de La Garde. Fabrice Bosch est à la tête du programme Toolbox, vendu récemment aux marines belge et néerlandaise pour 500 millions d'euros. Il explique son modus operandi : un drone de surface qui ressemble à une petite vedette de 12 mètres commande des drones sous-marins, susceptibles de repérer et répertorier tout objet sur le fond ou dans la colonne d'eau, notamment les mines. Il dispose même de drones kamikazes qui exploseront près des mines ainsi repérées.
Une véritable boîte à outils militaire
"Ces deux premiers drones assurent les missions de détection et classification, explique Fabrice Bosch en présentant le dispositif. Ils vont zigzaguer sous l'eau pour détecter des objets suspects. Tout cela est automatisé et ce sont donc les drones qui iront sur les zones minées et prendront tous les risques." L'amiral Nicolas Vaujour, chef d'état-major de la marine, et le ministre des Armées Sébastien Lecornu ne cachent pas leur intérêt, s'enquérant de l'autonomie du drone, du temps qu'il lui faut pour détecter un objet suspect et le détruire, ou encore du coût de la munition de déminage.
Toolbox n'est en fait pas un système complet intégré mais comme son nom l'indique, une véritable boîte à outils. "Avant de partir en mission, chaque navire armé va prendre soit plutôt des drones de détection, soit plutôt des drones d'identification-destruction en fonction des missions qu'il aura à faire", explique Fabrice Bosch.
La marine nationale a déjà fait l'acquisition d'un système semblable, mais Toolbox est suffisamment modulaire pour s'y intégrer. "On est dans une telle rupture technologique que l'intérêt est d'avoir différents moyens, souligne l'amiral Vaujour. L'objectif est de trouver la meilleure solution et on partage tout ça entre alliés, donc c'est quelque chose qui fonctionne très bien." Le déminage automatique existe donc bien, mais à ce stade on ne peut pas encore totalement se passer de marins démineurs.
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