"Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ?" : le G5 Sahel réuni à Pau pour "clarifier" la présence de militaires français de l’opération Barkhane
Emmanuel Macron reçoit les chefs d’Etat africains du G5 Sahel à Pau à partir de ce lundi 13 janvier. Le président français souhaite des "réponses claires et assumées" sur la présence des militaires français de l’opération Barkhane.
"Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions." En décembre dernier, Emmanuel Macron conviait les présidents du Mali, du Tchad, de la Mauritanie, du Niger et du Burkina Faso par ces mots. "J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale." Le président français veut des réponses car le sentiment anti-Français progresse au Mali et au Burkina-Faso. Ce sommet doit permettre de redéfinir le cadre de l'intervention des militaires français.
La guerre des Maliens contre le terrorisme
Depuis plusieurs semaines maintenant, plus aucune mission de l'opération Barkhane ne se fait sans qu'au moins la moitié des militaires appartienne à l'armée malienne. D'abord, cela permet d'encadrer une armée locale désorganisée, et puis de la rassurer après de lourdes pertes subies lorsque des unités sont livrées à elles-mêmes. Enfin, il y a une question d'image, montrer que ce n'est pas la guerre de la France contre les Maliens, mais la guerre des Maliens contre le terrorisme.
À Bamako, un drapeau français a brûlé vendredi 10 janvier sur fond de banderole "Macron = Hitler". Barkhane est considérée comme une armée d'occupation. Mais sur le terrain, Barkhane remporte des victoires et depuis la mort de 13 militaires dans une mission le 25 novembre, c'est comme s'il y avait eu une intensification des combats. Depuis le 20 décembre, près de 70 jihadistes ont été tués.
Un réveil de conscience des gouvernements
Ce sommet va durer deux jours. Il devait initialement avoir lieu le 16 décembre, mais il a été reporté à cause d’une attaque djihadiste ayant fait 70 morts, au Niger. Le général Lecointre, le chef d'état-major des armées françaises, était d'ailleurs au Sahel il y a quelques semaines. Il attend avec impatience le sommet de Pau : "Aujourd’hui, nous sommes fragilisés dans les victoires que nous avons obtenues sur le plan tactique. Je pense que c’est clairement ce que veut le président de la République quand il dit souhaiter un réveil des consciences des gouvernements de ces pays du G5 lors de ce sommet à Pau."
Le général Lecointre poursuit : "Parce que plus les tâches politiques tardent à arriver, plus la situation sécuritaire se dégradent et plus il est difficile pour nous de maintenir ce plus bas niveau de violence possible, qui permet précisément une solution politique."
Au cours de ce déplacement en décembre, le général Lecointre avait parlé de 2020 comme un moment charnière au Sahel. Pour l'instant, "l'action de Barkhane évite le pire", disait-il. 4 500 soldats français sont en ce moment mobilisés au Sahel.
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