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L’invité du Soir 3 : Michel Eltchaninoff de Philosophie Magazine

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L’invité du Soir 3 : Michel Eltchaninoff de Philosophie Magazine
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Article rédigé par France 3
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L’invité du Soir 3 de jeudi 18 octobre est Michel Eltchaninoff, le rédacteur en chef de Philosophie Magazine. Il apporte un éclairage et des références philosophiques sur les propos tenus par Jean-Luc Mélenchon lors de la perquisition musclée du siège de la France Insoumise.

"La République, c’est moi". Une phrase prononcée par Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, lors de la perquisition au siège de son parti dans la semaine. Michel Eltchaninoff, rédacteur en chef de Philosophie Magazine, apporte un éclairage historique et philosophique.
"Il y a une filiation directe entre ce que dit Mélenchon et un philosophe qui l’inspire et a inspiré la Révolution française : Rousseau, explique Michel Eltchaninoff. Dans "Du contrat social", il dit que, si les hommes veulent se gouverner eux-mêmes et créer une sorte de contrat avec les autres, chaque individu devient le membre d’un corps collectif. Et ce qu’il veut dire ici, c’est que chaque personne n’est plus sa propre personne et devient quelque chose d’inattaquable… il représente la République et la République est indivisible, on ne l’attaque pas", poursuit-il.

Mélenchon en contradiction

Estime-t-il qu’il est intouchable et inattaquable ? "C’est là qu’il rentre en contradiction avec un autre acteur de notre république qu’est Montesquieu, ajoute Michel Eltchaninoff. Dans "De l’Esprit des lois", Montesquieu explique qu’il n’y a pas un seul pouvoir du peuple, mais plusieurs et qu'il est bien que les pouvoirs se critiquent les uns les autres. C'est la fameuse théorie de séparation des pouvoirs".
Alors, est-ce une posture ou une personnalisation du pouvoir ? "Mélenchon dit ‘Ma personne est sacrée’. Quand il dit ça, il veut dire ‘Ma personne entend que je suis un élu du peuple’. C’est là qu’il y a un problème, parce que pour Rousseau, les députés ne sont pas ce qu’il y a de mieux dans la république. Ils pensent que les députés peuvent s’arroger des privilèges qu’ils refusent au peuple. Ce serait une sorte de déviance", analyse Michel Eltchaninoff.

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