Mécénat : la défiscalisation a du succès

Le groupe de luxe LVMH inaugurait en 2014 la Fondation Louis Vuitton, un écrin pour l'art. "Un cadeau aux Français" selon son patron Bernard Arnault, devenu emblématique du mécénat d'entreprise et de ses avantages fiscaux. Le bâtiment a coûté 790 millions d'euros, mais plus de 400 millions d'euros ont été remboursés par le fisc au groupe LVMH. "Tout ça pose question", explique Jean-Luc Touly, président du Front républicain d'intervention contre la corruption, qui dénonce un financement public exorbitant. "On ne dit pas qu'il y a des choses d'illégales, mais ce qu'on souhaite c'est qu'on vérifie et qu'on demande au gouvernement de modifier la loi", précise-t-il.

Plus de transparence réclamée

Le groupe LVMH n'a pourtant pas souhaite répondre aux questions de France 3. Le dispositif de mécénat d'entreprise est régi par la loi Aillagon de 2003. Elle prévoit que 60% des dépenses de mécénat soient défiscalisées. Chaque année, plus de 900  millions d'euros sont redistribués par l'État. En 10 ans, le nombre de mécènes a été multiplié par 10, passant de 6 500 à plus de 68 000. Après LVMH, Michelin, Carrefour et L'Oréal font partie des plus importants. La Cour des comptes demande plus de transparence pour ce qui est devenu l'une des principales niches fiscales françaises. L'Assemblée devrait voter une obligation de déclarer les dons pour les associations qui reçoivent du mécénat. Un premier pas selon la Cour des comptes, qui recommande surtout un plafonnement des fonds reversés aux grandes entreprises.