Cold cases : "Enfin il va y avoir des magistrats, des enquêteurs dédiés à nos affaires", se réjouit Dalida Boutvillain, sœur d'un disparu
Malik Boutvillain a disparu le 6 mai 2012 alors qu'il était parti courir. Il aurait dû fêter ses 42 ans en famille la semaine dernière. Il fait partie de ces "cold cases", ces affaires non élucidées par la justice.
Attendu depuis vingt ans par certaines familles de victimes, le pôle judiciaire consacré aux cold cases devient opérationnel à partir de mardi 1er mars. Ce pôle national installé à Nanterre est dédié à ces affaires non résolues mais aussi aux crimes en séries. À sa tête : Sabine Khéris, ancienne doyenne des juges d'instructions à Paris, connue notamment pour avoir fait avouer le couple Fourniret-Olivier sur la disparition d'Estelle Mouzin. Ce pôle est un nouvel espoir pour les proches des victimes, comme Dalida Boutvillain. Son frère Malik a disparu depuis dix ans en Isère, et l'enquête n'a jamais abouti.
La semaine dernière, Malik Boutvillain aurait dû fêter en famille ses 42 ans. Mais depuis qu'il est parti courir en forêt le 6 mai 2012, ses proches ne l'ont jamais revu. Après une enquête classée sans suite en 2014, la justice a rouvert le dossier en 2018 en étudiant la piste de Nordahl Lelandais. Mais les recherches n'ont rien donné et depuis, Dalida Boutvillain a l'impression d'avoir été abandonnée par la justice. "Nous, les familles, avons le sentiment que personne ne s'intéresse à nos disparus", confie-t-elle.
"Jusqu'à présent, personne ne nous regardait, personne ne nous écoutait, personne ne prenait en compte notre douleur. Nous sommes complètement oubliés."
Dalida Boutvillain, sœur de Malik Boutivillain, disparu en 2012franceinfo
Pour Dalida, la création de ce pôle est donc un nouvel espoir de savoir ce qui est arrivé à son frère. "On va enfin s'intéresser à ces histoires-là, enfin il va y avoir des magistrats, des enquêteurs dédiés à nos affaires. Ce sera un nouveau regard sur ces dossiers, dont celui de mon frère, et ça ne peut que faire avancer les choses." Reste à savoir si le dossier de Malik sera sélectionné par le pôle cold case. D'après le ministre de la justice, on compte aujourd'hui 173 affaires de crimes non élucidés en France. Mais seules les plus complexes seront traitées par cette nouvelle juridiction.
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