Droits de l’Homme en Égypte : 60 000 arrestations politiques depuis 2013
L ‘ONG Human Rights Watch France appelle Emmanuel Macron a réagir
« Le gouvernement al-Sisi est responsable de la pire situation des droits de humains depuis des décennies en Egypte. » affirme Bénédicte Jeannerod, Présidente de l’ONG Human Rights Watch France, dédiée à la lutte pour le respect des droits de l’Homme à travers le monde. Elle appelle le président de la République et le gouvernement français à « cesser de tourner le dos à ces graves abus et à ces violations de très grande ampleur. »
Depuis l’arrivée au pouvoir du général al-Sisi en 2013, les arrestations pour motif politique se sont multipliées en Égypte pour atteindre le chiffre de 60 000. Pour faire face à cette augmentation sans précédent, l’État a du investir dans la création de 19 nouvelles prisons.
La pratique de la torture pointée du doigt
« L’Agence nationale de sécurité égyptienne pratique la torture de façon systématique à tel point que ces actes de torture pourraient constituer une crime contre l’humanité » affirme Bénédicte Jeannerod.
Selon elle, les citoyens détenus en raison de leur « opinions politiques divergentes » ou de leur « appartenance à un mouvement politique d’opposition » subissent des menaces, des sévices physiques ainsi que des sévices sexuels.
La communauté LGBT stigmatisé
Depuis le 22 septembre, plus de 60 personnes ont été arrêtées pour le même motif : avoir brandit un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté Lesbiennes-Gays-Bisexuels-Transgenres (LGBT) au cours d’un concert. « Près de 20 d’entre elles ont été condamnées à des peines à allant jusqu’a cinq ans de prison », dénonce Jeannerod.
« La communauté LGBT est depuis longtemps harcelée et on connaît en ce moment un recrudescence très net des actes contre cette communauté ».
Les relations entre la France et l’Égypte
« La France et l’Égypte ont des relations politiques, militaires, stratégiques très importantes, ce qui donne à la France un levier pour tenter d’influencer le gouvernement d’al-Sisi. » affirme Bénédicte Jeannerod dans son appel à Emmanuel Macron.
Le président Français recevait mardi son homologue égyptien à l’Elysée.
Il a affirmé « croire à la souveraineté des États » et « ne pas vouloir donner de leçons hors contexte ».
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.