: Vidéo Défense de la ruralité : quand la justice autorise le coq Maurice à chanter le matin
Certains ont voulu lui clouer le bec, mais loin de se taire, le coq Maurice est devenu le symbole de la défense de la ruralité... Le 16 janvier, "Envoyé spécial" revient sur une histoire qui a fasciné jusqu'à la presse étrangère.
Il chantait tous les matins, dès 6 heures. Sur l'île d'Oléron, le coq Maurice a causé bien du souci à sa maîtresse, Corinne Fesseau. Tout a commencé au printemps 2017, quand un couple de voisins a voulu lui clouer le bec. "Ils ne sont là que quinze jours dans l'année, explique Corinne, et ils ont fini par dire 'nous, on ne veut plus entendre ce coq chanter. Il chante tous les matins, du matin jusqu'au soir'." Faux, assure-t-elle. Elle habite l'île depuis trente-cinq ans et entretient de bonnes relations avec tout le voisinage.
Au printemps 2018, le couple de retraités a porté plainte pour nuisances sonores. Ils exigeaient que Maurice se taise définitivement. Corinne Fesseau a contre-attaqué en créant un comité de soutien. Une pétition a recueilli plus de 10 000 signatures dans toute la France. Et la presse internationale s'est emparée de cette histoire de Clochemerle… Le 5 septembre 2019, le tribunal de Rochefort a rendu son verdict : le coq Maurice est libre de s'exprimer. Les juges ont considéré qu'ayant lieu le matin uniquement, son chant n'était pas un trouble anormal du voisinage. Les plaignants n'ont pas fait appel, le jugement est donc définitif.
Un arrêté municipal pour préserver la ruralité
En juillet 2018, une deuxième affaire similaire est survenue. Pour éviter tout nouveau conflit de ce genre, le maire a frappé un grand coup. Il a pris un arrêté municipal hors du commun. "Le maire décide de préserver le caractère rural de Saint-Pierre-d'Oléron et, à ce titre, sauvegarder les modes de vie liés à la vie à la campagne, notamment en ce qui concerne les animaux de la ferme", dit le texte, validé par le préfet.
Depuis le début de son mandat, l'édile a reçu beaucoup de lettres d'administrés dérangés par des bruits de la nature : celui des mouettes, des cloches, des abeilles... Parmi ces courriers, celui d'une personne qui se plaint de la pluie... Depuis la publication de cet arrêté, Maurice et ses congénères peuvent continuer à chanter en paix.
Extrait de "A la campagne, les bruits de la discorde", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 16 janvier 2020.
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