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"Chez Airbnb, vous n'avez aucun contrôle", dénoncent les hôteliers de Toulouse malgré la mise en place d'une taxe de séjour

Alors que les propriétaires qui utilisent Airbnb se plaignent d'être trop taxés, les professionnels dénoncent toujours une concurrence déloyale.

Article rédigé par Stéphane Iglésis - Edité par Alexandra du Boucheron
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Airbnb va reverser 13,5 millions d'euros de taxe de séjour à 50 communes en France pour l'année 2017. (MAXPPP)

Depuis le 1er août 2016, dans de nombreuses villes françaises, la plateforme de locations de logements courte durée entre particuliers Airbnb collecte la taxe de séjour auprès des propriétaires puis la reverse aux communes. À partir du printemps 2018, 15 000 communes françaises s'ajouteront à la liste. 

À Toulouse, en 2017, le site a ainsi versé 220 000 euros à la ville (13,5 millions pour l'ensemble de la France). Dans la ville rose, la taxe est pour l'instant plutôt modérée et les hôteliers continuent de dénoncer une concurrence déloyale, selon eux.

Toulouse : le bras de fer se poursuit entre les propriétaires d'appartements Airbnb et les hôteliers - un reportage de Stéphane Iglésis

En 2016, 110 000 touristes sont passés à Toulouse via Aibnb, contre 200 000 à Lyon par exemple. Dans la ville rose, la plateforme américaine indique disposer d'environ 4 000 logements qui génèrent 1 400 euros de revenu annuel à ses propriétaires. Le montant de la taxe de séjour varie d’une collectivité à l’autre. À Toulouse, il est de 40 centimes d'euros par personne et par nuit, et d'un euro pour un couple. Pour l'instant, cela ne concerne que Toulouse même si c'est la métropole qui encaisse les revenus.

"Ce qui a réellement changé, ce sont les nouvelles règles fiscales et plus précisément au niveau des cotisations sociales", regrette Myriam Mazet, propriétaire de deux appartements à Toulouse et d'un gîte rural en Ariège. Cela fait quatre ans qu'elle met ses appartements sur Aibnb.

Sur un bénéfice de 11 000 euros, je vais devoir reverser 5 000 euros de cotisations sociales, ce qui est énorme.

Myriam Mazet, propriétaire à Toulouse

à franceinfo

"On a une demande qui reste très forte et très prégnante, notamment au niveau de la clientèle étrangère", précise-t-elle. La ville, qui n'a pas souhaité répondre aux questions de franceinfo, envisage de rendre obligatoire l'enregistrement de propriétaires sous-louant leurs logements à partir de septembre prochain seulement.

Concurrence déloyale, pour les hôteliers

Pour les hôteliers, ces particuliers comme Myriam font une concurrence déloyale aux hôtels. La taxe de séjour peut monter à 2,65 euros par nuit pour un hôtel cinq étoiles. "Tous les ans, on doit faire contrôler nos extincteurs, nos blocs-secours, nos installations électriques... La liste est longue, rappelle Frédéric Michel, hôtelier en centre-ville et président de la branche hôtelière à l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de Haute-Garonne (Umih 31).Quand vous allez chez Airbnb, vous n'avez aucun contrôle !"

Quand on a les moyens d'investir en achetant deux appartements dans le centre-ville pour les louer sur des sites internet, pourquoi ne pas acheter un fonds de commerce d'hôtel à ce moment-là ?

Frédéric Michel, président du syndicat départemental de l'hôtellerie en Haute-Garonne

à franceinfo

"Pourquoi, moi, je devrais gérer une entreprise avec un chiffre d'affaires, avec des charges, des impôts, des taxes, une comptabilité et pourquoi un particulier qui aurait trois appartements sur Toulouse, loués sur Airbnb, ne devrait avoir absolument aucune contrainte ?", s'interroge encore Frédéric Michel.

Les propriétaires qui mettent leur logement sur la plateforme américaine sont censés ne pas dépasser une durée annuelle de location fixée à 120 jours. Faute de contrôles, il est difficile de savoir s'ils respectent cette législation.

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