Cet article date de plus de trois ans.

Covid-19 : dans les Pyrénées-Atlantiques, la station de ski de Gourette tente de sauver "l'économie de la montagne"

Alors que les vacances de février débutent vendredi soir pour la zone A, commerçants et hôteliers espèrent voir arriver des visiteurs, même moins nombreux. Faute de remontées mécaniques, le ski de randonnée connaît un engouement soudain.

Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La station de ski de Gourette (Pyrénées-Atlantiques), début février 2021. (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

À Gourette, deuxième station de ski des Pyrénées-Atlantiques, un beau manteau blanc recouvre les pistes cette année. La neige est là mais les vacanciers le seront-ils alors que les remontées mécaniques sont toujours fermées en raison du Covid-19 ? "On a de la demande. Les gens quoiqu'il arrive, même si les remontées sont fermées, forcément ont envie de nature, de prendre l'air, de voir la neige", assure Christophe Bador de l’Office de tourisme des Eaux Bonnes – Gourette.

L'"essor terrible" du ski de randonnée

La station ne sera pas complètement vide mais il y aura tout de même beaucoup, beaucoup moins de monde. "On s'attend à avoir entre 2 000 et 3 000 personnes à la station, d'habitude on est autour des 10 000. C'est toujours mieux que rien. C'est bien d'avoir du monde parce que le peu de commerçants qui ont ouvert auront un peu de passage, il y aura quelques ventes, ça va les faire vivre un petit peu." Des commerces seront ouverts, deux hôtels aussi sur les quatre que compte la station.

Gilles Seilla, gérant d'un magasin de location de matériel de ski, ici devant les skis de randonnée, à Gourette (Pyrénées-Atlantiques). (FARIDA NOUAR / RADIO FRANCE)

Faute de remontées mécaniques, les vacanciers se dirigent plutôt vers "la raquette, la luge, le ski de randonnée qui a pris un essor terrible cette année, c'est le seul ski" [autorisé car il se pratique sur pente et ne nécessite donc pas de remontée mécanique], énumère Christophe Bador. Gilles Seilla, gérant d'un magasin de location de matériel mise beaucoup sur cette dernière activité. Dans sa boutique sont exposées plusieurs paires toutes neuves car il a eu une forte demande : "Pour s'adapter on a essayé d'acheter le matériel que l'on a pu trouver. On a même acheté des pré séries, des modèles de 2021-2022 qui ont été fabriqués à l'avance et que l'on a mis à la location pour doubler notre parc de skis de randonnée. Jusqu'à maintenant on en avait dix et ça suffisait amplement." Mais cet engouement pour le ski de randonnée ne suffira pas à compenser la perte du chiffre d’affaires de Gilles Seilla.

Rester ouvert pour sauver "une économie de montagne"

En contrebas, Le Tremplin, l’hôtel restaurant au pied des pistes sera lui aussi ouvert. Six chambres sur huit sont déjà réservées pour la semaine prochaine pour des minis séjours de deux ou trois nuitées. Pour Jean-Michel Navarret, le gérant, qui fera aussi des plats à emporter il est important d’ouvrir quand même : "On vit ici, c'est la vie au pays. Si nous on ferme, ce sont des fromagers qui ne vont pas vendre leur fromage, le boucher qui va fermer, c'est une économie de la montagne, une économie valléenne."

"On se doit de travailler, d'être ouvert et de penser à autre chose qu'au Covid."

Jean-Michel Navarret, gérant d'hôtel

à franceinfo

"On arrive encore à faire quelque chose, c'est loin d'être ce qu'on devrait faire, mais bon !", relativise Jean-Michel Navarret. S’adapter, se diversifier, la station de Gourette va tenter durant ces vacances de février de sauver ce qui peut l’être de la saison et de la station.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.