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Emploi : "Le CDI reste le socle, la clé de voûte du travail en France", estime le président d’Adecco Group

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Article rédigé par franceinfo
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Adecco Group publie, ce mardi 27 septembre, une prévision sur le recrutement en France dans les douze prochains mois. Plus de 4 millions d'emplois seront à pourvoir, selon cette étude.

"Le CDI reste le socle, la clé de voûte du travail en France", explique ce mardi 27 septembre sur franceinfo Alexandre Viros, président d’Adecco Group, leader des services en Ressources humaines en France. Sur les douze prochains mois, à partir du 1er octobre 2022, plus de 4,5 millions de recrutements sont prévus en France tous secteurs et toutes régions confondus, selon le baromètre de l'emploi du groupe Adecco-Analytics que vous révèlent ce mardi franceinfo et Le Parisien/Aujourd'hui-en-France.

Un secteur est particulièrement à la peine, celui de la restauration, où il manque "presque 500 000 postes à pourvoir". "C'est très impressionnant, reconnaît le  président d'Adecco Group. Je ne veux pas dire que c'est mission impossible, mais c'est là qu'on a le plus de défis devant nous."

franceinfo : Comment interprétez ces chiffres ?

Alexandre Viros, président d’Adecco Group : C'est une bonne nouvelle et c'est quelque chose d'intéressant. Dans une période où on parle beaucoup d'incertitudes sur tous les éléments de la macroéconomie c'est un peu comme si les chefs d'entreprise n'avaient pas abandonné et s'étaient dit que pour maintenir leur activité et continuer à bien la mener il fallait embaucher de manière massive. Cela s'explique par des changements dans l'industrie, un rattrapage important post-Covid, des transferts d'un secteur à un autre. Cela fait partie des éléments positifs de notre économie. Je continue de faire partie de ceux qui restent positifs.

Dans la moitié de cas, ce sont des CDI qui sont proposés. Comment expliquez-vous cela ?

C'est à peu près 40%. Cela veut vraiment dire que le CDI reste le socle, la clé de voûte du travail en France. Cela veut dire que les chefs d'entreprise ont confiance dans leur activité, dans les personnes qu'ils veulent embaucher. C'est important et assez sain. Vous avez des CDI, des CDD et la part d'intérim que je représente et qui reste à 20%.

Ces emplois à pourvoir concernent-ils l’ensemble du territoire ? Est-ce qu'il y a des zones moins pourvues ?

Il y a des zones qui en profitent plus. L'Île-de-France est un peu la locomotive avec à peu près un million d'offres, ensuite il y a les régions Auvergne-Rhône-Alpes avec 600 000 offres, Provence-Alpes-Côte d'Azur avec 500 000 offres. Après il y a des secteurs qui sont différents. Il y a trois grands blocs de secteurs : il y a un grand bloc restauration, un grand bloc transport et logistique, et un bloc métier de l'informatique de manière générale.

Dans le secteur de la restauration, on manque de serveur, chef de rang, cuisinier. Cela représente presque 500 000 postes à pourvoir. C'est très impressionnant. Je ne veux pas dire que c'est mission impossible mais c'est là qu'on a le plus de défis devant nous. Il y a des difficultés régulières sur le secteur de la restauration, mais depuis le Covid il y a eu une inflexion très forte. La question salariale est au cœur de renégociations importantes il y a quelques mois. Ce sont des métiers très pénibles, on travaille en horaires décalés, c'est très compliqué d'arriver le matin, de faire une grande pause au milieu de la journée pour reprendre le soir. A côté de ça il y a des secteurs qui proposent des horaires plus adaptés et la phase de Covid a fonctionné comme une sorte de révélateur pour beaucoup de travailleurs de la restauration qui sont allés ailleurs, là où ils avaient une vie de meilleure qualité. Donc, c'est un secteur qui doit encore se transformer, se bouleverser pour être attractif.

Quels conseils donnez-vous aux candidats ?

Il faut tester plusieurs secteurs. C'est très important de se former aux métiers d'aujourd'hui mais aussi à ceux de demain. Avant une compétence restait bonne à un poste donné à peu près pendant 30 ans. Aujourd'hui nos études disent que cette durée est de deux ou trois ans. Même pour être cariste, il faut revoir son ensemble de compétences tous les deux ou trois ans. C'est important pour les candidats d'être dans une logique de formation permanente et dans une logique de trajectoire professionnelle. Pour les chefs d'entreprise, c'est important de voir la formation comme une seconde nature, un investissement, pas que comme un coût.

Faut-il que les recruteurs soient moins regardants sur le CV ?

On a une méthode qui s'appelle "recruter sans CV". J'y tiens parce que je pense que notre pays est malade d'être dans une société de diplômes ou de la certification. Cela veut dire que pour les métiers de demain on va recruter sur ce qu'ils ont fait hier et pour des choses qu'ils feront demain. Il faut être plus attentif à ce que sont les gens. Il y a des méthodes pour évaluer ce que sont les préférences et les emmener vers des savoir-faire pratiques.

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