Italie : avec le "bonus vacances", les familles italiennes sont payées pour passer leurs congés dans le pays
L'opération visant à soutenir les hôteliers et restaurateurs nationaux est réservée aux foyers qui gagnent moins de 40 000 euros par an. Le bonus peut atteindre jusqu'à 500 euros.
Pour donner un coup de pouce au secteur touristique dont le chiffre d'affaires a beaucoup souffert de la crise sanitaire, l'Italie vient de mettre en place une mesure surprenante : un soutien financier pour inciter les Italiens à rester dans le pays pendant les vacances. Depuis le 1er juillet, ils peuvent demander leur "bonus vacances", jusqu'à 500 euros pour une famille avec trois enfants.150 000 personnes ont fait la demande en 24 heures. L'État a prévu plus de deux milliards d'euros.
Une opération pas assez médiatisée
Les touristes, même italiens, sont encore peu nombreux dans les rues de Rome, mais tous connaissent le bonus vacances sans pour autant savoir s'ils y ont droit. Andrea vient de Trieste dans le nord du pays, il est attablé place Navone avec sa femme et ses deux enfants : "Ça va aider beaucoup de familles à partir en vacances en Italie et puis ça va aider les restaurateurs et les hôteliers qui - comme vous le voyez sur la place - ont tant de mal à avoir des clients, donc c'est une bonne idée. Mais cela n'a peut-être pas été assez médiatisé et cela ne semble pas facile à utiliser. Moi je n'ai pas essayé et je ne pense pas que je le ferai."
Moins de 25% des hôtels joueraient le jeu
Il faut en effet télécharger une application pour que l'administration vérifie que ne gagne pas plus de 40 000 euros par an. Chaque famille reçoit ensuite un QR code à présenter aux hôteliers italiens qui jouent le jeu, et c'est là que l'affaire se complique. Anna Johnson tient un hôtel sur la place du Panthéon et pour l'instant elle n'accepte pas les bonus vacances. "Quelqu'un qui réserve dans mon hôtel plusieurs nuits pour un prix de 600 euros par exemple ne va payer que 200 euros car les 400 restants sont le bonus vacances qui me sera réglé par l'État mais je ne sais pas quand. Ce n'est pas comme ça que l'on peut nous aider en ce moment." Selon plusieurs études, seuls 20 à 25% des hôtels acceptent de participer à cette opération qui doit durer jusqu'au 31 décembre 2020.
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