Le chef Thierry Marx fustige la prolongation de l'utilisation des tickets-restaurant pour les courses alimentaires
"Dans titre-restaurant, il y a 'restaurant'." Le chef étoilé Thierry Marx, président du principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih), a demandé, jeudi 16 novembre, à être reçu "dans les meilleurs délais" par Elisabeth Borne, alors que le gouvernement réfléchit à pérenniser la possibilité d'acheter des produits alimentaires au supermarché avec les tickets-restaurant.
"Avec sa volte-face sur la prolongation de l'utilisation du titre-restaurant aux produits alimentaires, le gouvernement envoie un très mauvais signal à notre profession", déplore le cuisinier. "Ce titre doit rester une aide au déjeuner des salariés ne disposant pas de restaurant d'entreprise. Il ne doit pas devenir un titre-Caddie", poursuit-il.
Un manque à gagner de "200 millions d'euros" pour les restaurateurs
Le président de l'Umih souhaite s'entretenir avec Elisabeth Borne pour lui faire part de l"incompréhension" et du "mécontentement" de la profession, ainsi que du "souhait d'un retour rapide à la situation précédant la loi de 2022". Ce texte introduit la possibilité d'acheter avec des tickets-restaurant des produits alimentaires non directement consommables (farine, pâtes, riz, œufs, poisson, viande, etc.) en supermarché, une dérogation qui devait prendre fin le 31 décembre 2023.
Mais face à la levée de boucliers causée par la fin du dispositif, Bercy a annoncé son souhait de le prolonger en 2024, voire de le pérenniser. "En 2023, c'est un manque à gagner de 200 millions d'euros pour nos restaurateurs", estime le chef, rappelant "qu'en 2023, la grande distribution a vu sa part de marché titre-restaurant augmenter de plus de 6%" quand "celle des restaurants diminuait de 3%".
"Nous sommes et nous serons aux côtés des restaurateurs", a répondu jeudi la ministre déléguée aux PME et au Commerce en marge d'un déplacement en Indre-et-Loire. Mais "il faut aussi entendre les Français. L'inflation alimentaire (…) demeure assez élevée" et la possibilité de continuer à utiliser les titres-restaurant pour des achats alimentaires "est une liberté de bon aloi", selon Olivia Grégoire.
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