McDonald’s, symbole de la mondialisation… et de la malbouffe
Avec plus de 37 000 restaurants dans le monde, McDonald’s est la plus grande chaîne de fast food au monde. Pour autant, l'enseigne ne fait pas l’unanimité. Retour sur une success story typiquement américaine.
La chaine de restaurants vend 900 millions de Big Mac chaque année. Entreprise planétaire, McDonald’s est aussi le symbole de la mondialisation.
À l’origine de cette enseigne, deux frères américains, Richard et Maurice McDonald. En 1940, ils ouvrent un restaurant de hamburgers à San Bernardino. Ils mettent alors au point une technique de rationalisation : le Speedee Service System, qui donnera naissance au "Fast-Food". Quelques années plus tard, les frères McDonald s’associent à Ray Kroc, un commercial qui souhaite développer et franchiser la marque. Puis, en 1961, celui-ci rachète définitivement l’enseigne pour 2,7 millions de dollars avant de s’autoproclamer fondateur et de devenir milliardaire. L’entreprise prend une telle ampleur que, dans les années 1990, le terme "MacDonaldisation" fait son apparition pour désigner l’uniformisation culturelle.
"McDo est le symbole de ces multinationales qui veulent nous faire bouffer de la merde et qui veulent faire crever les paysans."
Si McDo est adulé par certains, l’enseigne est également détestée par d’autres car McDo, c’est aussi le symbole de la malbouffe. Certains n’ont pas hésité à manifester leur aversion en protestant contre l’implantation de restaurants en particulier. En 1999 par exemple, des manifestants de la Confédération Paysanne ont saccagé un restaurant à Millau pour manifester contre des taxes douanières américaines envers des produits français comme le Roquefort et le foie gras. À la tête du mouvement, José Bové, alors responsable de la Confédération paysanne scandait au micro : "Si on attaque aujourd’hui un McDo, c’est parce que McDo est le symbole de ces multinationales qui veulent nous faire bouffer de la merde et qui veulent faire crever les paysans."
Encore aujourd’hui, ce géant de la restauration ne fait pas l’unanimité. Sur l’Île d’Oléron, le maire de Dolus, Grégory Gendre, lutte depuis plus de trois ans contre l’implantation d’un restaurant sur son territoire. Au cœur de son désaccord, un combat contre la malbouffe. Il considère que le modèle économique de l’enseigne américaine n’est pas compatible "avec le programme zéro déchet, avec l’agriculture durable, avec le territoire TEPOS… [Territoire à Energie Positive]" et préfère "conforter des filières agricoles sur des emplois durables." Fin septembre, la justice s’est prononcée en faveur d’un permis de construire pour l’enseigne américaine.
Même type de combat en 2016, cette fois-ci dans la ville de Florence en Italie. Les habitants se sont mobilisés contre l’ouverture d’un McDo sur la "Piazza del Duomo", classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Jugé contraire à l’identité de la ville par les Florentins, le projet a finalement été interdit par le maire de la commune.
Jamie Olivier contre le "pink lime"
Même aux États-Unis, McDo a ses détracteurs. Le chef Jamie Olivier a mené pendant plusieurs années le combat contre le "pink lime", une pratique qui consiste à "laver" la viande grasse en utilisant de l’hydroxyde d’ammonium. Il n’a cessé de dénoncer ce procédé dans des documentaires et émissions de télévision en expliquant comment les hamburgers McDo étaient fabriqués : "On prend un produit qui pourrait être vendu, sous sa forme la moins chère, aux chiens. Et après cette technique, on peut la donner aux humains." Mais depuis 2013, McDo a arrêté d’utiliser ce produit.
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