Covid-19 : "Trois à quatre fois plus d’arrêts de travail que d'habitude" chez les aides à domicile, constate l’ADMR
"Nous avons été amenés à décaler, reporter des interventions" en raison des arrêts de travail liés au Covid-19, a expliqué ce mardi sur franceinfo Thierry d'Aboville, secrétaire général de l’Union nationale Aide à domicile en milieu rural.
Thierry d'Aboville, secrétaire général de l’Union nationale ADMR (Aide à domicile en milieu rural), un réseau associatif de services à la personne, a indiqué mardi 11 janvier sur franceinfo, qu’il y avait "trois à quatre fois plus d’arrêts de travail que d'habitude" chez les aides à domicile en raison de l’épidémie de Covid-19. Dans un secteur où le télétravail est impossible et qui est "déjà en très forte tension en termes de ressources humaines", la "déferlante Covid" rend la situation "extrêmement compliquée".
franceinfo : Est-ce que ces derniers jours ont été compliqués ?
Thierry d'Aboville : Oui, extrêmement compliqué. C'était vraiment une déferlante à laquelle on doit faire face avec des salariés positifs et des salariés cas contacts, mais aussi des salariés qui doivent s'arrêter pour garder leurs enfants en cas de fermeture de classe. Je dois avouer que les mesures d'assouplissements annoncées hier soir [lundi] par le Premier ministre vont dans le sens de nos demandes.
Avez-vous pu quantifier le nombre d’arrêts de travail ?
Sur un réseau comme le nôtre, c'est trois à quatre fois plus d’arrêts de travail que d'habitude. Et il faut également avoir en perspective que nous sommes un secteur qui est déjà en très forte tension en termes de ressources humaines. Le réseau ADMR, c'est 10 000 salariés que nous pourrions recruter, que nous n'arrivons pas à recruter. Cette déferlante Covid vient se rajouter à des sujets de ressources humaines extrêmement tendues.
Est-ce qu’il y a des missions que vous n’arrivez plus à mener ?
Dans nos services, on est amenés à prioriser les interventions : les levers, les toilettes, les repas, les couchers des personnes dépendantes. C'est un enseignement de la première crise Covid, nous sommes amenés à continuer nos interventions auprès des personnes qui sont seules. Nous les avions arrêtés dans cette première crise au début et aujourd'hui, nous les maintenons parce que l'isolement est aussi extrêmement difficile à vivre pour ces personnes. Bien souvent, l'aide à domicile, l'auxiliaire de vie sociale ou l'aide-soignante, c'est le seul sourire, c’est le seul visage, le seul moment où une personne peut parler. Nous avons maintenu ces interventions, car elles nous paraissent vitales.
Qu'est ce que vous avez changé ?
Nous avons été amenés à décaler, reporter des interventions qui n'étaient pas essentielles, qui n'étaient pas vitales. C'est ce que nous faisons et en même temps, les salariés d'intervention, ces auxiliaires de vie sociale à domicile, les aides-soignantes, les infirmières n'ont pas pris leurs vacances en fin d'année. Elles ont souhaité maintenir leurs interventions. D'autres font des heures supplémentaires. On s'adapte en permanence et malheureusement, on est habitués depuis déjà bientôt deux ans à adapter en permanence nos interventions.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.