Crèches : la CGT-SAP espère que le livre-enquête de Victor Castanet "va provoquer un électrochoc"
"On espère que ce nouvel ouvrage va provoquer un électrochoc, comme pour les Ehpad", réagit mardi 17 septembre sur franceinfo Stéphane Fustec, secrétaire adjoint de la CGT-SAP, syndicat de Service à la personne. Victor Castanet publie mercredi Les Ogres (Flammarion), une enquête qui décrit la "voracité" de certains groupes de crèches privées, qui se traduit parfois par des maltraitances. Il y a deux ans, il avait sorti une longue enquête sur les dérives des Ehpad du groupe Orpea.
Stéphane Fustec reconnaît que les révélations dans Les Ogres ne sont "hélas" pas "une surprise", même s'il salue le travail du journaliste. Le syndicaliste déplore surtout que les dérives évoquées dans cette enquête ne sont pas nouvelles, alors "qu'il y avait beaucoup d'alertes depuis plusieurs mois". Il évoque notamment les recommandations qui avaient été émises dans les conclusions de la mission flash sur les crèches lancée par le gouvernement en novembre 2023. Des "recommandations qui n'ont pas été suivies d'effets, ce qu'on regrette, parce que les dysfonctionnements sont toujours présents", dans d'autres groupes que People & Baby, cité dans Les Ogres. "Les difficultés sont les mêmes partout", regrette-t-il.
"Il manque 1 000 professionnels dans le secteur"
Il y a donc "urgence", insiste Stéphane Fustec, alors "qu'il manque toujours 1 000 professionnels dans le secteur". "Il y a des crèches qui doivent fermer des berceaux, des parents qui ne trouvent plus de solutions d'accueil, des parents qui ne peuvent plus travailler pour qu'ils puissent s'occuper de leurs enfants", fustige le secrétaire adjoint de la CGT-SAP. "On marche sur la tête." Pour Stéphane Fustec, "les dysfonctionnements se concentrent sur le secteur lucratif, même si tout n'est pas rose dans le secteur public et associatif, mais on a quand même une concentration qui est inquiétante". Il propose d'ailleurs de revenir sur la décision de 2004 d'ouvrir le secteur des crèches au privé. "C'était effectivement un mauvais choix, qui ne fait pas d'ailleurs économiser de l'argent public, puisque globalement, ces grands groupes se nourrissent de subventions publiques", déplore le syndicaliste.
Enfin, Stéphane Fustec annonce que le syndicat va "demander des comptes", après les accusations d'une éventuelle collusion entre Aurore Bergé, ancienne ministre des Familles, et le lobby des crèches privées. "C'est inadmissible qu'à ce niveau, il puisse y avoir une éventuelle collusion avec un lobby très puissant", dénonce le syndicaliste.
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