La secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance annonce des contrôles renforcés pour les éducateurs et familles d'accueil
Charlotte Caubel s'exprime dans le magazine "Zone interdite" de M6, à l'issue d'un reportage édifiant consacré aux défaillances de l'Aide sociale à l'enfance.
Avant de se voir confier des enfants en danger, les éducateurs et les familles d'accueil verront désormais leurs antécédents judiciaires systématiquement contrôlés. Cette mesure, prévue dans la loi Taquet adoptée en début d'année par le Parlement, s'appliquera le 1er novembre, a annoncé la secrétaire d'Etat chargée de l'Enfance dans un entretien au magazine "Zone interdite" de M6, Charlotte Caubel, interrogée à l'issue d'un reportage sur les défaillances de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) qui sera diffusé dimanche 16 octobre.
Dans ce reportage, deux journalistes ont filmé en caméra cachée leur embauche en tant que famille d'accueil sans le moindre contrôle des services de l'ASE sur leurs antécédents, ou même sur leur identité. "Cette situation ne peut plus exister", a commenté Charlotte Caubel, "choquée" par ces "dysfonctionnements".
Tout professionnel au contact d'un enfant, mais également tout bénévole dans son entourage – par exemple le conjoint d'un accueillant familial, ou ses enfants de plus de 13 ans – devront faire l'objet "régulièrement" de tels contrôles, via le casier judiciaire et le fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais), a ajouté la secrétaire d'Etat.
Des recrutements et des formations
Charlotte Caubel a ainsi assuré que plusieurs dizaines de personnes allaient être recrutées pour renforcer les contrôles sur les établissements qui accueillent ces enfants et que 300 personnes seraient formées pendant trois ans pour rendre les contrôles plus efficaces.
Moins de trois ans après un reportage de "Zone interdite" qui avait déjà dénoncé de graves défaillances de l'ASE, les journalistes sont retournés dans un foyer de Seine-Saint-Denis, dans la banlieue nord-est de Paris. Si les locaux ont entre-temps été rénovés, les jeunes occupent encore leurs journées en faisant le guet pour les vendeurs de cannabis des cités voisines. Dans un autre foyer, les adolescentes se prostituent régulièrement. Leurs éducatrices, filmées en caméra cachée, avouent leur impuissance. Le reportage montre également la situation d'adolescents déscolarisés et atteints de troubles psychiques, placés par l'ASE dans des hôtels sordides.
La loi Taquet a prévu de mettre fin à ces situations, rappelle la secrétaire d'Etat. Un "temps d'adaptation" est nécessaire, mais "début 2024, il n'y aura plus d'enfant dans les hôtels sociaux en France", a-t-elle assuré.
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