Mineurs à la rue : Médecins sans frontières tire la sonnette d'alarme
Corinne Torre, cheffe de mission chez Médecins sans frontières revient sur la situation très délicate dans laquelle se trouvent des milliers d’enfants. En particulier sur les tests pour évaluer leur âge.
Corinne Torre ne mâche pas ses mots. La cheffe de mission chez Médecins sans frontières (MSF), tire la sonnette d’alarme quant au nombre d’enfants qui vivent dans la rue. Beaucoup n’ont pas accès à un dispositif d’accueil et vivent dehors. "Il y a plus de 10.000 mineurs qui ont été déboutés de leur reconnaissance de la minorité et qui sont à la rue, précise-t-elle. L’évaluation telle qu’elle est faite aujourd’hui ne satisfait pas qui que ce soit. Elle est faite en deux heures. Une pré-évaluation dure une demi-heure. On va poser trois questions au jeune et on va estimer s’il est mineur ou non. Ce n’est pas très sérieux."
Un test osseux à revoir ?
"Pour beaucoup, on va leur dire : ‘tes papiers sont faux, donc tu es mineur’. C’est à l’État de faire ça", ajoute-t-elle. Elle pointe du doigt enfin le test osseux censé définir l’âge avec précision. "Il y a aussi cet élément complémentaire qui est très contesté, c’est le test osseux. Nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a 18 mois d’erreur. Un jeune de 17 ans se fera par exemple débouter parce qu’on va estimer qu’il a 18 ans ou 19 ans. On ne respecte pas le droit international du droit de l’enfance (…) ce n’est pas acceptable. "
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