Le projet de fermeture de l'usine ArcelorMittal à Denain est un "coup de massue", dénonce la maire Anne-Lise Dufour-Tonini

L'élue nordiste trouve "particulièrement ignoble" d'annoncer une telle nouvelle avant Noël. "S'ils confirment, il faut leur demander de rembourser l'argent public qui a servi à leur cause", lance-t-elle.
Article rédigé par franceinfo
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Le 20 novembre 2024 devant l'usine ArcelorMittal de Saint-Brice-Courcelles près de Reims, condamnée à la fermeture, comme celle de Denain. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Le projet de fermeture de l'usine ArcelorMittal à Denain est un "coup de massue", dénonce mardi 26 novembre sur franceinfo la maire socialiste de cette commune du Nord, Anne-Lise Dufour-Tonini, alors que les salariés des centres de services du géant de la sidérurgie sont appelés à la grève partout en France.

Le mouvement de grève a commencé, lundi, sur certains sites pour protester contre le projet de fermeture des sites de Denain et de Reims, ainsi que la suppression de dizaines d'emplois sur plusieurs sites. L'élue nordiste déplore cette annonce "à la veille des fêtes de Noël". Même s'il "n'y a jamais de bons moments pour annoncer ça, là, c'est particulièrement ignoble", assène-t-elle.

Des millions d'euros dans une voie autoroutière "balayés d'un revers de main"

Selon Anne-Lise Dufour-Tonini, "le site de Denain a aujourd'hui une liaison directe avec l'autoroute et avec l'Escaut, parce qu'on a fait des millions d'euros de travaux pour qu'une voie autoroutière desserve leur zone en même temps qu'ils desservaient l'ex-zone d'Usinord. On balaye tout d'un revers de la main, ça ne peut pas se passer comme ça", déplore la maire, qui veut "demander des comptes" à ArcelorMittal. "S'ils confirment, il faut leur demander de rembourser l'argent public qui a servi à leur cause", affirme-t-elle.

"Ce qui nous fait très peur, c'est l'avenir du site sur Dunkerque, avec cet outil décarboné qui était censé être produit, là encore avec de très gros investissements et des aides massives publiques, et on croit comprendre que c'est mis en suspens", ajoute Anne-Lise Dufour-Tonini.

Pour la maire de Denain, "c'est l'histoire qui a le hoquet". "En décembre 1978, je suis la petite fille d'un ouvrier d'Usinor qui rentre à la maison et qui, la mine défaite, se met à pleurer. Je n'ai jamais vu pleurer mon père. Il dit qu'il va être licencié et qu'Usinor va fermer", raconte l'élue socialiste. Elle se dit en "colère, parce que, 50 ans après la fermeture d'Usinor, on est encore en train de payer ce qu'ils ont laissé comme cochonneries enterrées dans le sol, rien n'a été dépollué".

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