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Les salariés de GM&S interpellent PSA : "Que l'État demande à Carlos Tavares pourquoi il veut nous faire mourir"

Alors que le site de Renault Villeroy est bloqué mardi par les salariés de GM&S, Jean-Marc Ducourtioux, délégué du personnel CGT, dénonce la "posture de PSA depuis des années (...) Ils ne veulent plus mettre un kopeck dans notre société".

Article rédigé par franceinfo
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 Jean-Marc Ducourtioux, le 18 juillet 2017. (PASCAL LACHENAUD / AFP)

Alors que le tribunal de Poitiers doit statuer mercredi 19 juillet sur l’offre de reprise de GMD, les salariés de GM&S de La Souterraine bloquent le site de Renault Villeroy, dans l'Yonne, pour faire augmenter le nombre de salariés repris et obtenir une revalorisation des indemnités de licenciement. L'offre déposée par GMD prévoit de reprendre 120 salariés sur 277.

"Ce que je demande à l'État, c'est qu'il demande à Carlos Tavares [patron du groupe PSA] pourquoi il veut faire mourir cette entreprise" a déclaré Jean-Marc Ducourtioux, délégué du personnel CGT et secrétaire du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), mardi sur franceinfo. 

franceinfo : Avez-vous l'espoir que l'offre de reprise soit améliorée d'ici à demain ?

Jean-Marc Ducourtioux : C'est une question de volonté de la part des principaux donneurs d'ordre, parce que ce ne sont pas des clients comme les autres. Ils représentent 90% du chiffre d'affaires. C'est eux qui nous font vivre depuis des années et c'est eux qui ont décidé depuis quelques années de nous faire mourir. Nous, ce qu'on voudrait démontrer au gouvernement, c'est que c'est une volonté de ces gens-là de nous faire mourir. On voudrait qu'ils fassent l'inverse, c'est-à-dire qu'ils nous fassent vivre. Ils en ont la possibilité parce que Renault, depuis un mois, a battu des records au niveau des ventes de véhicules. Qu'ils ne nous disent pas qu'ils n'ont pas de travail !

Quand PSA affiche des montants d'investissements sur le site de La Souterraine, quand ils promettent d'investir, ils ne sont pas sincères, selon vous ?

Ce n'est pas qu'ils ne sont pas sincères, c'est juste un problème de com. Quand PSA dit qu'il veut investir 4 millions d'euros dans des outillages de presse, ce qu'il faut savoir c'est que [quand on est en affaire] les outillages de presse, les donneurs d'ordre nous les payent déjà. C'est juste de la poudre aux yeux. 

La bataille de chiffres d'hier, vous l'analysez comment, est-ce que vous y comprenez quelque chose ?

C'est simplement une posture de PSA depuis des années de nous faire mourir et ils sont restés sur le même registre. C'est-à-dire qu'ils ne veulent mettre aucun kopeck dans notre société. Ce que je demande à l'État, c'est qu'il demande à [Carlos] Tavares [patron du groupe PSA] pourquoi il veut faire mourir cette entreprise et nous, on a posé cette question déjà à M. Tavares et on n'a pas de réponse. Donc j'espère que monsieur Macron va avoir cette réponse-là, c'est au moins un minimum à nous donner.

Est-ce que l'enjeu aujourd'hui, ce n'est pas l'accompagnement des salariés qui vont malheureusement être licenciés, vous vous battez déjà là-dessus ?

Ça en fait partie. Moi, j'ai 31 ans de boîte, je vais partir avec 9,4 mois de salaire. Vous prenez par exemple votre convention de journaliste : vous avez 31 ans de boîte, vous partez avec 31 mois de salaire [le maximum des mensualités est en fait ficé à 15]. Si j'avais une [indemnité] légale correcte, je ne demanderais pas une [indemnité] supra-légale.

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