Arrêts maladie des fonctionnaires : cela appauvrirait les agents qui "ne peuvent pas accepter une réduction de revenus", estime le vice-président de l'AMF

Philippe Laurent appelle à plutôt "rechercher les causes" de l'absentéisme et améliorer les conditions de travail.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Laurent, maire de Sceaux etr vice-président de l'Association des maires de France, le 16 novembre 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Philippe Laurent, maire de Sceaux, vice-président de l’Association des maires de France (AMF) et président du Conseil supérieur de la fonction publique territoriale (Csfpt), juge que les nouvelles règles envisagées par le gouvernement concernant les arrêts maladie dans la fonction publique appauvriraient les agents concernés.

Sur franceinfo lundi 28 octobre, il explique que la fonction publique territoriale, "ce sont des revenus très faibles, entre une et 1,5 fois le Smic pour les trois quarts d'entre eux". Selon lui, les nouvelles règles voulues par le gouvernement sont "un vrai sujet" et créeraient "un sujet de paupérisation de cette population" qui "ne peut pas accepter et supporter une réduction de revenus en cas de maladie ordinaire".

"Rechercher les causes"

L'exécutif souhaite allonger le temps de carence des arrêts maladies du secteur public et limiter leur rémunération à 90% au lieu de 100% actuellement. Le gouvernement justifie cette proposition en assurant constater une hausse de l'absentéisme dans la fonction publique. "C'est facile cette affaire d'absentéisme dans la fonction publique", répond Philippe Laurent. Selon lui "il faut rechercher les causes" avant tout. Il les liste : "allongement de l'âge de départ à la retraite", ou encore "vieillissement de cette population".

Le président du Csfpt souligne également que les arrêts de travail, "ce sont les médecins qui les donnent, ce ne sont pas les employeurs ni les agents eux-mêmes". "Si on considère que les arrêts de travail sont trop facilement donnés pour les agents publics, il faut le dire", ajoute-t-il. Questionné sur les moyens qui pourraient être mis en place afin de remédier à ces absences, Philippe Laurent explique que les employeurs territoriaux "ont fait un certain nombre de propositions depuis des années" sur le sujet. Parmi les solutions avancées : "l'amélioration des conditions de travail, une possibilité de reconversion parce que certains métiers ne se font plus à partir d'un certain âge". Il regrette le fait de ne pas pouvoir disposer "des textes nécessaires pour accélérer ce type de démarches".

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