Fonction publique : 108 900 manifestants ont défilé dans toute la France selon le gouvernement, 250 000 selon la CGT
Il s'agit de la quatrième journée nationale d'action dans la fonction publique depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Ce qu'il faut savoir
Une mobilisation qui s'annonce comme "une étape", dans la lutte des syndicats contre le projet de loi visant à "moderniser" la fonction publique. Les fonctionnaires étaient appelés par l'ensemble de leurs syndicats à faire grève et à battre le pavé, jeudi 9 mai à travers la France, afin de dénoncer ce projet de loi qui sera étudié à l'Assemblée nationale dès lundi. Au total, près de 150 manifestations étaient prévues, selon les organisations syndicales. Suivez notre direct.
108 900 manifestants selon le gouvernement, 250 000 selon la CGT. En fin de journée, le ministère de l'Intérieur et la CGT ont donné leur chiffre des manifestants. Ils étaient 18 000 à Paris selon l'Intérieur, 30 000 selon le syndicat.
Un appel de l'ensemble des syndicats. Il s'agit de la quatrième journée nationale d'action dans la fonction publique depuis le début du mandat d'Emmanuel Macron. Mais, pour "la première fois", "le gouvernement se retrouve confronté à toutes les organisations syndicales", relève Mireille Stivala (CGT). Les neuf syndicats de la fonction publique – CGT, CFDT, FO, FSU, Solidaires, Unsa, FA-FP, CFE-CGC, CFTC – dénoncent une réforme à "la portée très grave".
Un "passage en force" du gouvernement. Les syndicats entendaient, à travers cette mobilisation, dénoncer le "passage en force" du gouvernement sur ce projet de loi. Ils accusent l'exécutif de vouloir une fonction publique alignée sur les règles du privé. Le texte facilite notamment le recours aux contractuels, pour, selon le gouvernement, une administration "plus attractive et plus réactive". Il s'inscrit dans un objectif de suppression de 120 000 postes de fonctionnaires d'ici à 2022.
Les taux de grévistes. Le secrétaire d'Etat Olivier Dussopt a fait état de 3,3% de grévistes dans la fonction publique territoriale (contre 6,5% le 22 mai 2018), 4% dans l'hospitalière (contre 7,5%) et 11,4% dans la fonction publique d'Etat (contre 10,3%) avec une forte participation des enseignants, mobilisés également contre leur propre réforme de l'éducation. Leur ministère a recensé de son côté 17,59% de grévistes dans le primaire et 11,68 % dans le secondaire. Au ministère de la Culture, l'intersyndicale a recensé "jusqu'à 90% de grévistes sur certains sites".