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Fonction publique : la hausse de salaire doit être "de 10% minimum pour tout le monde", plaide le secrétaire général de la FSU

Quelques heures avant de rencontrer le ministre de la Fonction publique, Benoît Teste estime que face à l'inflation, il faut augmenter le salaire des fonctionnaires de "10 % minimum".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Benoît Teste, secrétaire général de la Fédération syndicale unitaire (FSU), invité de franceinfo en juin 2023. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Alors que le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, reçoit lundi 12 juin les syndicats de fonctionnaires pour discuter de mesures salariales, Benoît Teste, le secrétaire général de la FSU demande sur franceinfo des hausses de salaire "de 10 % minimum pour tout le monde et davantage pour les bas salaires". Le syndicaliste espère que lors de la réunion avec le ministre, il n'y aura pas "d'entourloupe", une réunion prévue pour trouver des solutions pour amortir le choc de l'inflation pour les agents publics.

franceinfo : Dans un contexte budgétaire contraint, à combien doit se monter la hausse de salaire pour les fonctionnaires ?

Benoît Teste : Ça doit être minimum 10 % pour tout le monde et davantage pour les bas salaires. Ça, c'est la manière dont on rentre dans ces discussions-là. On verra ce qu'il en est des propositions de Stanislas Guerini cet après-midi. Il faut savoir qu'on a obtenu cette réunion de haute lutte. Au départ, le gouvernement ne souhaitait pas organiser une telle réunion. Théoriquement, il y a toujours chaque année à la même période des discussions salariales. Cette année, la réunion est convoquée sur la thématique du pouvoir d'achat. Alors, qu'est-ce que ça cache exactement ? Je n'en sais rien. Est-ce qu'il y a une entourloupe à ne pas vouloir revaloriser l'ensemble des salaires et donc à ne pas vouloir parler salaires dans la convocation de cet après-midi ? Je ne sais pas. Je ne le souhaite pas évidemment, mais peut-être qu'on n'aura pas de mesures générales. Et ça, ce serait dramatique. Il y a une urgence absolue en termes de mesures générales.

Vous pensez pouvoir obtenir 10 % de hausses de salaire alors que ça pèserait près de 30 milliards d'euros sur les comptes de l'État ?

Honnêtement, cet après-midi, on ne se fait pas énormément d'illusions vu la trajectoire budgétaire que réaffirme le gouvernement. Mais 30 milliards d'euros quand même, c'est à mettre en regard des mesures d'exonérations fiscales qui sont autant de manque à gagner dans le budget de l'État. 30 milliards d'euros en soi, ce ne serait pas exorbitant au vu de cette politique-là. Et puis c'est à mettre en regard aussi de la France championne du monde du versement des dividendes. 70 milliards d'euros versés sous forme de dividendes, qu'est-ce que ça dit de la reconnaissance du monde du travail ? Finalement, dans la répartition des richesses, les grands perdants, ce sont les salariés en général et les agents publics. On verra ce qu'il en est cet après-midi des propositions, mais ce n'est pas hors de propos si on veut effectivement un pays où on est correctement soignés, éduqués, où les services publics fonctionnent.

Parce qu'il faut aussi rendre l'attractivité à vos métiers ?

Bien sûr, c'est ça l'enjeu. C'est effectivement d'avoir une fonction publique qui rende les missions correctement et un monde du travail globalement qui soit reconnu. Aujourd'hui, il y a des concours de recrutement. Il y a de nouveau beaucoup de concours de recrutement qui n'ont pas assez d'admissibles par rapport au nombre de postes et on sait qu'on aura des centaines de postes perdus, parce qu'il n'y aura pas les candidats en face. Et ça, c'est dramatique pour notre pays. Et donc, est-ce qu'on continue à privilégier ? Est-ce que c'est le capital, préserver les plus riches ? Ou est-ce qu'on dit qu'on réoriente la politique globalement et on fait une véritable politique salariale ambitieuse pour tout le monde ? D'ailleurs, l'État employeur a aussi une valeur d'exemplarité. Il faut absolument qu’il y ait un débat social général d'ampleur.

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