Aluminium Dunkerque, premier site industriel français consommateur d'électricité, réclame des prix "compétitifs" à EDF

Le patron d'Aluminium Dunkerque a fait part, vendredi 3 janvier, de son "besoin de visibilité à long terme" sur les prix de l'électricité qui risquent de menacer la compétitivité de l'industrie française. "Le coût de notre aluminium n'est pas fixé par Aluminium Dunkerque, mais au niveau mondial par la Bourse de Londres. On a donc besoin de prix compétitifs", déclare Guillaume de Goÿs, le PDG du groupe, dans une interview à La Tribune. Le sujet est "stratégique" pour la plus grosse fonderie d'aluminium d'Europe, pour laquelle l'électricité représente "le deuxième coût de production dans l'usine, derrière l'alumine".

L'année 2025 est cruciale pour les industriels gros consommateurs d'électricité comme lui, qui s'inquiètent de la fin, le 31 décembre, de l'Arenh, un dispositif spécifique à la France permettant un tarif de l'électricité nucléaire d'EDF à prix cassé pour les gros consommateurs, soit 42 euros le mégawattheure (MWh), sur une partie de leur consommation.

Un contrat avec Engie pour une partie de son approvisionnement

Pour remplacer ce système, EDF a lancé des négociations pour conclure des contrats de long terme, garantissant de la visibilité à ses clients industriels, sur la base de l'accord passé entre l'État et l'énergéticien le 14 novembre 2023. 

A ce jour, EDF a signé six lettres d'intention pour des "contrats d'allocation de production nucléaire (CAPN)", d'une durée moyenne de 15 ans, et beaucoup d'autres discussions patinent. En pourparlers avec EDF, Aluminium Dunkerque, premier site industriel français consommateur d'électricité, a signé à la fin de l'été un contrat de 4 ans (2026-fin 2029) avec le fournisseur alternatif Engie pour une partie de son approvisionnement.