Baisse de la consommation électrique : "Il y a une vraie mobilisation, mais il ne faut pas relâcher nos efforts", alerte l’Agence de la maîtrise de l’énergie

"Il y a eu une vraie mobilisation, une vraie prise de conscience" des Français assure ce mercredi sur franceinfo, Boris Ravignon, président-directeur général de l’Agence de la maîtrise de l’énergie (ADEM) alors que selon les chiffres de RTE, la consommation électrique a baissé de 8,5% la semaine dernière en France par rapport à la moyenne des années précédentes. "Le risque de coupures s'éloigne un peu", pour cet hiver a-t-il indiqué. Un optimisme partagé mardi sur franceinfo par la Première ministre Elisabeth Borne qui s'est dite "confiante". "On est aujourd'hui dans une situation effectivement plus favorable. Mais il ne faut pas relâcher nos efforts sur la consommation, ce serait absolument dramatique", a-t-il mis en garde.

franceinfo : Qui est responsable de cette baisse de la consommation, les particuliers ou les entreprises ?

Boris Ravignon : Ce sont les deux. On a effectivement à la fois des entreprises qui ont réduit leur consommation, qui participent finalement à cette recherche de sobriété énergétique. Et puis surtout, c'est effectivement chaque ménage français qui a fait un petit effort. Au total, sans considération de situation météorologique, on arrive à une baisse de 8,5 %, ce qui est la preuve que collectivement, on a cette capacité à jouer un peu sur notre consommation et donc à permettre à notre système énergétique de tenir dans cette période hivernale.

Cette sobriété est-elle vraiment choisie ou est-ce que les Français le font par crainte des augmentations de l'énergie ?

Bien sûr que le calcul d'anticipation des coûts peut jouer, mais on a aussi vraiment eu une communication extrêmement importante. À certains moments, on a pu même la trouver alarmiste sur ce qui risquait d'arriver en termes de coupures. Mais au bout du compte, il y a eu une vraie mobilisation, une vraie prise de conscience et c'est fondamental. On est sur un sujet où le facteur comportemental est décisif. C'est aussi par l'adaptation de nos comportements que la transition énergétique va pouvoir se faire.

Va-t-on passer l'hiver sans coupure d'électricité ?

Le risque de coupure s'éloigne effectivement un peu, mais il est contingenté par des éléments que nous ne maîtrisons pas aujourd'hui. C'est d'abord la météo parce que pour le nucléaire, il y a un petit changement qu'on observe depuis ces jours-ci, des centrales nucléaires ont été remises en service. Et puis il y en a même certaines qu'on ne remet pas en service en ce moment parce qu'on n'en a pas l'utilité en termes de consommation, donc on commence à en avoir un peu sous le pied et la possibilité d'aller un peu plus loin si jamais on avait une consommation qui augmentait, notamment avec une vague de froid qui reviendrait. On est aujourd'hui dans une situation effectivement plus favorable. Mais il ne faut pas relâcher nos efforts sur la consommation, ce serait absolument dramatique.

Faut-il baisser son chauffage quand on n'est pas dans son appartement ou sa maison ?

Un degré de chauffage en moins, c'est en moyenne 7 % d'économie sur sa consommation. Chacun, tout au long de la journée, peu malgré tout faire des économies et organiser sa consommation. Programmer son utilisation reste très positif et chacun peut optimiser au fil de sa journée, de ses présences et de ses absences, le chauffage de son appartement. On ne va pas demander à chacun d'être tributaire de l'équilibrage du marché de l'électricité ou du gaz. C'est assez compliqué. Demandons à chacun, en réalité, d'être engagés dans la sobriété, de faire le plus d'économies possible sans dégrader trop la situation en termes de confort.