Énergies renouvelables : "Il va falloir simplifier" les procédures "pour accélérer" la décarbonation, estime la directrice France de TotalEnergies

Investir en France est "un enfer" a déclaré la semaine dernière le PDG de Total Patrick Pouyanné. Des propos que reprend et explique Isabelle Patrier.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Nord
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La directrice France de TotalEnergies, Isabelle Patrier, le 22 mars 2024. (MICHEL CLEMENTZ / MAXPPP)

"Il va falloir simplifier" le millefeuille administratif "pour accélérer" la décarbonation, estime la directrice France de TotalEnergies, Isabelle Patrier, mardi 17 décembre sur France Bleu Nord. Lors d'un congrès mardi dernier, le PDG de Total Patrick Pouyanné a déclaré : "C'est l'enfer d'investir en France".

"Je reprends ces propos, assure Isabelle Patrier, la directrice générale de TotalEnergies. Aujourd'hui vous avez une loi d'accélération qui a été votée pour essayer justement d'aller beaucoup plus vite et de s'attaquer à la simplification et au millefeuille administratif français".

"Force est de constater que depuis cette loi d'accélération, globalement, on a décéléré, on a bien ralenti le rythme."

Isabelle Patrier, directrice France de TotalEnergies

à France Bleu Nord

Selon la directrice France de TotalEnergies, "on arrivait à produire des mégawattheures en produisant et en investissant dans des fermes solaires, des fermes éoliennes ou dans l'hydroélectricité sur le pays. On a divisé par deux depuis cette loi d'accélération. On a tous la même impression de ralentir."

Une ferme solaire en France, c'est "14 permis"

Patrick Pouyanné avait aussi estimé en résumé qu'il valait mieux finalement investir aux États-Unis ou en Allemagne plutôt qu'en France. "Combien de moyens vous pouvez mettre sur le pays France pour pouvoir développer cette électricité renouvelable ?, questionne à son tour Isabelle Patrier. Effectivement, quand vous vous comparez aux autres, vous vous dites que pour des moyens comparables, vous avancez trois fois, deux fois moins vite que les autres". Elle calcule, par exemple, qu'une ferme solaire, "en France c'est quatorze permis, forcément, ça semble contradictoire."

TotalEnergies espère cependant tenir ses engagements de décarbonation. L'an dernier, la production était répartie à 53% pour le pétrole, 42% pour le gaz naturel et 6% d'électricité. En 2030, l'entreprise prévoit d'arriver à 20% d'électricité dans sa production, et 50% en 2050. "On va y arriver, assure Isabelle Patrier, pour une raison très claire, c'est qu'on a des objectifs et que chaque année, on les atteint."

Les niveaux d'investissements prévus seront les mêmes en 2025 : "Un tiers de nos investissements sont dans les énergies bas carbone, quatre milliards à peu près dans l'électricité", détaille Isabelle Patrier. Elle explique que Total Energies "a déjà l'équivalent de la moitié du parc nucléaire français en puissance renouvelable installée, 25 gigawatts", dont "deux sur le territoire français", mais "il y a des pays dans lesquels on arrive à le faire beaucoup plus vite", conclut-elle.

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