L'entreprise Eramet suspend son projet d'usine de recyclage de batteries en France, par manque de marché en Europe

"Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd'hui de fortes incertitudes", explique le groupe minier français.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Agnès Pannier-Runacher, alors ministre de la Transition énergétique, visite une usine pilote de recyclage de batteries de l'entreprise Eramet, à Trappes (Yvelines), le 14 novembre 2023. (ISA HARSIN / SIPA)

Une pause d'une durée indéterminée. Le groupe minier français Eramet a annoncé, jeudi 24 octobre, sa décision de "suspendre" son projet d'usine hydrométallurgique de recyclage de batteries pour véhicules électriques prévu dans le nord de la France, "dans l'attente d'un modèle économique solide et pérenne en Europe".

"Faute de montée en puissance en Europe des usines de batteries et de leurs composants, il existe aujourd'hui de fortes incertitudes, à la fois sur l'approvisionnement en matières premières de l'usine et sur les débouchés des sels métalliques issus du recyclage", explique Eramet dans un communiqué.

"Le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément clé" 

"Nous restons totalement convaincus de la nécessité de développer une économie circulaire des métaux critiques sur le sol européen, dont le recyclage des batteries en fin de vie sera un élément clé de la chaîne de valeur future, mais la réalité est que la chaîne de valeur des batteries électriques en Europe connaît un démarrage très difficile", a expliqué la PDG du groupe Christel Bories, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

"Compte tenu de la très lente montée en puissance des usines de batteries, nous ne sommes pas en mesure de sécuriser des approvisionnements en matière première pour alimenter notre projet d'usine", a-t-elle ajouté.

En attendant d'avoir des batteries en fin de vie, le projet d'usine misait sur une alimentation venue essentiellement des chutes de production des nouvelles usines de batteries en train de sortir de terre dans le nord de la France. Christel Bories a notamment évoqué les "problèmes" de NorthVolt ou d'ACC, et les "nombreux reports de projets sur la chaîne de valeur batteries".

L'entreprise "temporise, mais ça ne veut pas dire qu'elle renonce", a assuré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sur franceinfo jeudi matin. Elle dit avoir été tenu "au courant" de l'annonce.

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