: Reportage Sobriété énergétique : à Paris, des bâtiments chauffés grâce aux eaux usées des égouts
Le chantier se tient en plein cœur des canalisations du 19e arrondissement de Paris. Pour y accéder, il faut s'équiper en conséquence : bottes, combinaison, harnais et casque. L'égout sous la chaussée est à sec, il a fallu faire un barrage pour réaliser les travaux au fond de la canalisation.
Dans le quartier, plusieurs bâtiments vont pouvoir profiter de ce système : un collège, deux écoles, un gymnase et un bassin de piscine seront bientôt en partie chauffés grâce aux égouts. "On a des échangeurs à plaques, qui sont simplement des plaques en métal qui vont venir capter la chaleur des égouts qui passent dans cet espace, explique Cédric Rebouleau, chargé du projet. Les échangeurs à plaque vont être des deux côtés : à l'intérieur des plaques, se trouve un réseau d'eau qui va récupérer la chaleur générée par l'égout pour l'envoyer vers le collège."
"À partir du moment où la température des effluents est supérieure à la température extérieure, on peut récupérer de la chaleur."
Cédric Rebouleau, chargé du projetà franceinfo
Cette méthode s'appuie sur la température des égouts parisiens, qui ne descend pas en dessous de 13 degrés en hiver. Et pour compléter le dispositif, des pompes à chaleur ont été installées à la surface.
60% de la consommation en chauffage et en eau chaude
Le système a déjà fait ses preuves dans le 11e arrondissement, il couvre 30% des besoins en chauffage de la mairie. Dans le 19e, les capacités doublent et Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris chargé de l'énergie s'en félicite : "On va couvrir 60% de la consommation en chauffage et en eau chaude de ces bâtiments publics, donc c'est conséquent. Et avec ça, on évite des tonnes de CO2, c'est très intéressant parce qu'on cherche à développer à Paris la production d'énergies renouvelables et de récupération."
"Ça s'inscrit dans la durée, et c'est de la chaleur renouvelable, de récupération et locale, donc c'est un système très sobre qui coche toutes les cases !"
Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris chargé de l'énergieà franceinfo
Le système ne couvre pas la totalité des besoins en chaleur, mais l'option reste économique : 1,6 million d'euros de travaux pour réduire drastiquement la facture d'énergie. Et la ville de Paris ne compte pas s'arrêter là : "On va le développer sur de plus gros collecteurs : on a identifié 14 sites avec de forts potentiels en termes de gisement d'énergie de récupération", explique Dan Lert. 14 autres nouveaux tronçons pour chauffer l'hiver, mais aussi refroidir l'été car le système est réversible et permet en effet alors d'utiliser l'eau plus froide que l'air.
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