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Sobriété énergétique : la principale organisation professionnelle des commerces propose une série de mesures

Les commerces "doivent passer par une application très stricte" de la règle en éteignant les enseignes la nuit, recommande, entre autres, l'Alliance du Commerce. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des vitrines éclairées la nuit à Nice. (Photo d'illustration)  (DYLAN MEIFFRET / MAXPPP)

L'Alliance du Commerce recommande une série de mesures dans le cadre du plan de sobriété du gouvernement. En exclusivité pour franceinfo, Yohann Petiot, le directeur général de l'Alliance du Commerce qui représente 27 000 enseignes et 177 000 salariés présente ces recommandations.

Pour Yohann Petiot, les commerces "doivent passer par une application très stricte" de la règle en éteignant les enseignes "entre 1h et 6h du matin". Le principal souci pour lui reste malgré tout l'activité des commerces. "Nous devons tout faire pour ne pas fermer l'attractivité" des magasins, plaide-t-il.

franceinfo : Quelles sont les mesures que l'Alliance du Commerce souhaite prendre pour respecter le plan de sobriété ?

Yohann Petiot : Cela va passer par deux mesures essentielles. D'abord, l'éclairage et le chauffage, qui sont deux postes de consommation essentiels pour nos commerçants. Si on regarde, pendant trop longtemps, la règle n'a pas été respectée par beaucoup de commerçants. Donc, aujourd'hui, il faut qu'on arrive à une application très stricte de la règle entre 1h et 6h du matin, les enseignes sont éteintes et c'est obligatoire partout. D'autres enseignes voudront aller plus loin. Je crois que dans ces règles, nous avons eu à l'esprit de mettre un socle commun pour toutes les entreprises, pour les inciter à faire leurs meilleurs efforts.

Comment faire ?

Il y a deux impératifs pour passer cet hiver. Le premier est écologique. Il faut qu'on réponde à l'appel de sobriété qu'a lancé le gouvernement. C'est moins 10% de consommation d'énergie en deux ans. Et les commerçants y répondront parce que nous devons tout faire pour ne pas fermer l'activité. Arrêter, ce serait dramatique après les deux ans de crise sanitaire que nous avons connue.

Et puis c'est aussi un impératif économique. Aujourd'hui, les commerçants font face à l'explosion de leur facture d'électricité. Et s'ils veulent que le modèle tienne, si on veut pouvoir payer nos factures, il faut tout faire pour en limiter l'impact. Donc, ces mesures-là, et notamment celles sur les enseignes, sur la température et l'éclairage, doivent y contribuer.

Donc vous recommandez aussi de baisser le chauffage à l'intérieur et la luminosité du magasin ?

Ça sera partout, tout le temps, au minimum moins 1 degré. C'est 7% d'économie d'énergie, c'est un premier pas extrêmement important. Et si on est en période rouge, où le risque sera plus fort, il faudra qu'on aille encore au-delà. On dit à nos commerçants "allons vers -2 degrés pour ceux qui le peuvent".

C'est l'aspect financier qui va, selon vous, pousser les commerçants à vous suivre dans ses recommandations ?

C'est certain. Quand on regarde nos entreprises, 50% d'entre elles n'ont pas de couverture d'électricité pour l'année prochaine et lorsqu'elles vont voir un fournisseur, leur demander quelle offre peut leur être faite, le coût de l'électricité qu'on leur propose est multiplié par 5, voire par 10 pour certaines enseignes.

Lorsque vous êtes confrontés à une telle explosion de vos factures, vous ne pouvez pas faire autrement que réduire votre consommation et même en réduisant votre consommation vous ferez quand même face à une explosion des coûts. Donc, nous demandons aussi, en parallèle à l'État, d'adapter l'aide qu'il a mise en place.

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