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Christophe de Margerie, PDG de Total, tué dans un crash d'avion à Moscou

Le patron du groupe pétrolier français est mort mardi, dans le crash de son jet privé, à l'aéroport Vnoukovo de Moscou (Russie). Il avait 63 ans.

Article rédigé par franceinfo
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Le PDG de Total, Christophe de Margerie, le 1er mars 2013 à Boulogne-Billancourt. (IBO / SIPA)

Il était à la tête du groupe Total depuis 2010. Christophe de Margerie, 63 ans, est mort dans le crash de son avion en Russie, dans la nuit de lundi à mardi 21 octobre, a annoncé l'entreprise dans un communiqué de presse. Selon un porte-parole de l'aéroport de Vnoukovo, où a eu lieu l'accident, le jet privé à bord duquel Christophe de Margerie s'est écrasé lors de la phase de décollage. L'avion aurait heurté un chasse-neige au moment de décoller, ce qui aurait provoqué un incendie puis le crash de l'avion.

Alors qu'une tempête de neige venait de s'abattre sur Moscou, la visibilité au moment du décollage était d'environ 350 m, ont indiqué des responsables de l'aéroport de Vnoukovo. Les boîtes noires de l'appareil ont été retrouvées : l'Autorité de l'aviation civile russe a ouvert une enquête pour déterminer les causes de l'accident. Dès mardi matin, les autorités russes ont toutefois annoncé que le conducteur du chasse-neige était en état d'ébriété.

Outre Christophe de Margerie, les trois membres d'équipage présents à bord de l'avion sont également décédés dans l'accident. Le crash s'est produit alors que le PDG de Total devait rallier Paris après avoir rencontré plusieurs hauts dirigeants russes. Selon le correspondant de France 2 à Moscou, Christophe de Margerie avait notamment rencontré le Premier ministre, Dmitiri Medvedev. Aussitôt après l'annonce du crash, une réunion de crise s'est tenue pendant plusieurs heures au siège du groupe Total, dans le quartier de la Défense (Hauts-de-Seine).

Valls salue "un dirigeant d'entreprise hors du commun"

"Christophe de Margerie avait hissé Total au rang des toutes premières entreprises mondiales. Il défendait avec talent l'excellence et la réussite de la technologie française à l'étranger", a réagi François Hollande dans un communiqué, saluant également "un généreux mécène personnel et professionnel, qui avait apporté son concours à d'importantes initiatives culturelles".

La France a perdu "un dirigeant d'entreprise hors du commun", "un grand capitaine d'industrie et un patriote", a réagi mardi matin le Premier ministre, Manuel Valls. Le chef du gouvernement, qui assure avoir perdu à titre personnel "un ami", a également salué la manière dont Christophe de Margerie "a su transformer Total pour en faire un géant mondial". Sur Twitter, plusieurs responsables politiques ont également fait part de leur émoi. L'ex-Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, a ainsi exprimé sa "profonde tristesse", saluant la mémoire d'un "grand leader". L'ancien ministre UMP Luc Chatel a quant à lui rendu "hommage à un grand patron qui faisait rayonner Total".

Christophe de Margerie, surnommé "Big moustache" en raison de ses épaisses bacchantes, était devenu directeur général de Total en 2007 puis PDG en 2010, après avoir fait toute sa carrière au sein du géant pétrolier. Sous son égide, Total avait accéléré ces dernières années ses investissements dans l'exploration, pour remplir des objectifs ambitieux de croissance de sa production de pétrole, tout en menant d'importantes cessions d'activités.

Succession en interne ?

En mai dernier, alors que les actionnaires de Total avaient accepté de repousser la limite d'âge du président du groupe de 65 à 70 ans, lui permettant d'être reconduit dans ses fonctions, Christophe de Margerie avait annoncé qu'il préparait sa succession, et que son dauphin serait choisi en interne.

Les noms de Philippe Boisseau, directeur général de la branche marketing et services, et de Patrick Pouyanné, patron de la branche raffinage-chimie, tous deux membres du comité exécutif de Total, ont souvent été évoqués.

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