Usines en ruine : comment s'en débarrasser ?
On les compte par milliers aux portes des villes françaises. Ces usines peuvent être une opportunité pour les municipalités, mais aussi un casse-tête
Elles sont les vestiges d'une industrie largement disparue. Les usines abandonnées se comptent par milliers, mais qu'en faire ? En arrivant à Besançon (Doubs), impossible de la manquer. L'ancienne usine Rhodiaceta était dans les années 70 le fleuron de l'industrie textile. Vitres cassées, béton noirci, aujourd'hui, l'usine est devenue un cauchemar pour la ville. Après une bataille judiciaire de 25 ans avec l'ancien propriétaire, la mairie a acheté l'usine il y a neuf mois pour un euro symbolique. Le maire veut transformer le lieu en espace vert. La mutation prendra des années et coutera cher, car la Rhodiaceta est un concentré d'amiante. 60 000 mètres cubes de béton à décontaminer.
Des bâtiments classés
En France, il y a 2 500 friches industrielles réparties sur 25 000 hectares. À Beauvais, une entreprise de peinture est laissée à l'abandon depuis 10 ans. La mairie veut transformer les lieux en parkings, mais la commune ne peut rien faire, car elle n'est pas propriétaire. L'actuel gérant est en liquidation judiciaire et la procédure traine depuis des années. "C'est frustrant pour le voisinage, pour les services, régulièrement on vient refermer le site, régulièrement il est rouvert", explique Jérôme Lasseron, directeur de l'aménagement et de l'urbanisme à Beauvais. Mais parfois, ces usines constituent de vrais trésors, des bâtiments abandonnés classés monuments historiques grâce à leur façade en céramique. À Beauvais, une ancienne usine de textile a été complètement réhabilitée, avec des commerces et des logements, mais les façades de l'époque ont été conservés, une manière de marier histoire et modernité.
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